Tout fan du groupe islandais, Sigur Ros, qui se respecte se devait d’être au rendez-vous ce samedi soir à la Géode pour découvrir dans des conditions proches du live, le film INNI.
Que savaient concrètement les spectateurs présents dans la salle, de ce nouveau projet filmé après le très beau Heima, en 2007? Peu de choses. Certains, comme moi, n’avaient visionné aucun extrait. Et ma voisine, quant à elle, prenait son premier bain de mélodies du groupe ce soir-là.
La surprise et l’émotion ne pouvaient donc qu’être plus intenses.
Débutant avec le titre, ny batteri, la proposition visuelle de Vincent Morisset – réalisateur du clip Miroir Noir d’Arcade Fire – déconcerte dans ses premiers instants. Noir et blanc, décadrage, flou, images altérées, saturation, solarisation, les effets surprennent. Le public du Alexandra Palace de Londre, où a été filmé le concert en 2008, est absent des premiers morceaux.
Mais l’attention ne se perd pas pour autant. Entraînés par le rythme des partitions que l’on connaît sur le bout des doigts, le spectacle qui nous est donné à voir est fait de menus détails vibrants.
Comme dans un film des Frères Quay, cinéastes américains et jumeaux, les images palpitent, crépitent et sont faites de petits éléments, accrochés les uns les autres. Pour ce film, le réalisateur a utilisé des minicaméras disséminées à travers la scène, offrant des points de vue originaux sur les musiciens et leurs instruments. Le plan en contre-plongée sur les pédales du piano est surprenant.
La déflagration est proche, tant les images sont pénétrantes. INNI est donc une véritable oeuvre artistique, réinventant l’art de la captation du concert.
A noter, une édition limitée du coffret avec vinylel, dvd, blue-ray, photographie et cd.
Et pour les impatients, les titres Ny batteri et Festival sont à télécharger gratuitement sur le site du groupe.
Prochaine projection à la Géode le 24 novembre 2011.