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SLAVA’S SNOWSHOW : dans les coulisses du spectacle à sensations

Les clowns russes sont de retour à Paris, pour nous apporter un supplément de neige qui risque une nouvelle fois de nous manquer pour Noël. Le Slava’s Snowshow, source d’une euphorie contagieuse aussi bien pour les petits que pour les adultes, est à l’affiche du Théâtre Le 13ème Art à partir du 13 décembre. Courrez, réservez, riez, pleurez.

Bulles de savon, nuages de fumée, ballons sautillants, tonnes de confettis : tous ces ingrédients ludiques participent au pouvoir hautement attractif de ce périple du clown Slava, accompagné de drôles de partenaires de voyage.
Nous avons eu la chance de passer derrière le rideau de scène du Trianon pour accéder aux coulisses du show, juste après la représentation en matinée, ce samedi. Ici, règne une ambiance surréaliste entre deux représentations. Des enfants courrent et chahutent, les clowns sont habillés de noir, une figure historique du cirque de Moscou, Alexandre “Sacha” Frish, garde ses chaussures de scène de 50 centimètres de long pour arpenter les couloirs. L’ambiance est familiale et chaleureuse, le verre de vodka est proposé généreusement. Ça parle russe, anglais, français. A voir ce qui se passe en coulisses, on comprend mieux les origines de l’incroyable tourbillon qui se produit tous les soirs.

Clown Robert Saralp slava snowshow spectacle russe russian show photo_by_mushimoro

Moment rare, le patriarche Slava étant retenu à Moscou, il nous est autorisé de rencontrer un des interprètes qui partagent la scène. C’est Robert Saralp, un quadra aux cheveux ras, souriant, bon vivant qui nous accueille dans la loge des clowns. Dans l’autre pièce, Sacha se change tout en gardant une oreille attentive à notre dialogue.

En anglais dans le texte, Robert le Caucasien nous invite à voir le spectacle en soirée : “ce n’est pas le même spectacle, les réactions ne sont définitivement pas les mêmes en matinée pour les enfants et le soir avec une majorité d’adultes.” Il poursuit en russe, plus à l’aise et sèche à répondre à notre première question à savoir depuis combien de temps joue-t-il dans ce spectacle ? Il demande à la mémoire vive de la troupe, Sacha, répond : “17 ans !” En rappelant que le Slava’s Snowshow a fêté son jubilé de 20 ans en 2013. Robert de rajouter en riant : “J’étais à la source !
Angel Clown Greez Slava s Snowshow snow show pectacle clown Trianon de Paris tournée en France Russie
Robert confesse se sentir plus proche du clown vert (qui fait partie des Greenz) que du jaune, pourtant plus emblématique. Ce personnage, il se l’approprie totalement mais quand il s’agit d’interpréter le jaune, il joue son histoire à lui à travers ce personnage atypique : “le Slava’s Snowshow est un vrai spectacle dramatique et pas seulement un spectacle de clown. Je suis un acteur dramatique, je ne suis pas un clown. Ce qui est passionnant c’est de pouvoir jouer toute la dramaturgie mondiale dans ce seul personnage de clown vert, silencieux.

Pour la suite de l’interview, Sacha se lève pour répondre à notre question sur les origines du clown vert dont la légende voudrait qu’il vienne du Nord de la Russie. Avec une voix incroyable : “je vous invite à prendre le livre majeur d’Alexandre Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag, qui parle des répressions staliniennes.  Beaucoup de gens voient dans le clown vert toute la souffrance du peuple russe.” Avant de rajouter : “Slava que je connais depuis 53 ans et 15 jours a fait cette traversée de souffrance pendant la période soviétique.” 

Sacha passionné et l’oeil pétillant n’affiche aucune lassitude à remonter sur scène aussi souvent qu’il le souhaite : “j’ai travaillé pendant 20 ans au cirque de Moscou et chaque soir j’étais sur une chaise et je tombais. Mais chaque soir, je tombais différemment.” 

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Grimés, chapeautés, les comédiens sur scène sont difficilement reconnaissables et identifiables par les spectateurs. La répartition des rôles, chaque jour en coulisses, décrite par Robert est assez surprenante : “La plupart du temps c’est Slava qui décide, mais il nous arrive de faire des blagues et de dire que c’est le premier qui a pris le costume qui jouera le rôle. Aujourd’hui nous avons deux spectacles, et nous ne savions pas qui jouerait dans le premier et qui jouera dans le second jusqu’au dernier moment.”

Photo by Oleg Lugovskoy
Photo by Oleg Lugovskoy

“Je joue avec le même plaisir tous les jours”
Et que lui apporte de partir en tournée et de remonter sur scène chaque soir : “u
n million de fois je me suis posé la même question sur ce que j’étais et je suis en train de faire, si c’est pour cela que j’étais destiné. Pour un homme, c’est important de faire ce que tu aimes professionnellement. Ça permet d’aboutir à quelque chose dans la vie. Et pour cette vie-là c’est dans mon karma que d’être sur scène. Quand j’étais jeune je ne me suis jamais posé la question de savoir ce que j’allais faire de ma vie. Dieu merci, tout de suite après l’école, j’ai été admis dans la meilleure école de théâtre de Moscou.”
 Slava Polounine Polunin clown loge des clowns Trianon Paris spectacle Slava s snowshow photo by United States of Paris blog

Il fait la connaissance de Slava Polounine lors d’un festival en Russie. Le patriarche qui voit Robert et ses partenaires sur scène les invite dans son “Académie internationale des Fous” (centre culturel et théâtral à Saint-Pétersbourg) à travailler pendant un an. A son retour du Cirque du Soleil, Slava crée le Slava’s Snowshow et invite Robert à faire un essai pour le clown vert. Il n’y avait que deux personnages au début : le jaune et le vert.

“Nous sommes dans un climat créatif et d’échange”
Le spectacle est fait de plein de petits détails.
Et l’artiste nous confirme qu’il y a beaucoup de nouveautés par rapport au départ : “des choses ont disparu depuis car elles ne fonctionnaient plus, comme un numéro avec des sifflets (numéro de clown un peu trop classique) et un numéro avec une poupée pour introduire la séquence coeur transpercé par les flèches de l’amour.

Robert porte un regard tendre sur le créateur de la troupe, Slava Polounine, figure patriarcale à l’ancienne : “Ce qui est très rare aujourd’hui, en plus d’être un clown de talent entouré d’artistes talentueux, Slava est un très bon chef d’orchestre. Il est intuitif et sait très bien associé les artistes qui s’entendront sur scène. Ce qui permet une bonne ambiance, évitant toutes les intrigues, rivalités dans une troupe. J’apprends aussi bien pour mon métier et qu’humainement.”

“Ce que j’ai appris ce sont les relations avec les comédiens, le respect et l’attention, peu importe le talent de chacun. Slava prend soin de nous – la plupart du temps en Russie les metteurs en scène sont des dictateurs – lui n’use pas les gens.”

En fin d’interview, un mystère restera entier, celui portant sur le nombre d’interprètes femmes du spectacle. Ni Robert, ni le manager ne voulant nous renseigner sur ce point. Le clown n’aurait pas de sexe dit-on.

Rappelons que ce spectacle est conseillé aux enfants à partir de 8-9 ans. Certains plus jeunes peuvent ne pas apprécier les facéties de la troupe. Comme cette fille de VIP âgée de 3 ans, arrivée en retard avec ses parents ce samedi après-midi et qui effrayée face à Slava : “j’ai peur maman“. Le couple était le seul de l’assemblée à partir au bout de 15 minutes de spectacle. Shame !

SLAVA’S SNOWSHOW 

du 13 décembre au 07 janvier à 20h
au Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
30 Avenue d’Italie
75013 Paris
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L’homme cirque aux Nuits de Fourvière : David Dimitri incroyable !

En ce premier week-end de juillet, le village cirque guinguette des Nuits de Fourvière est officiellement lancé au sein du Domaine Lacroix-Laval. Malgré un temps mitigé et quelques averses, les familles sont venues nombreuses. Les enfants sont occupés aux différents ateliers cirque proposés en partenariat avec la MJC Ménival (Lyon 5ème) et l’École de Cirque de Lyon : ruban, trapèze volant, jeux d’acrobaties et d’équilibre. Certains adultes semblent même regarder leurs bambins avec envie, se voyant volontiers prendre leur place. Une petite fille aux cheveux blonds de 3-4 ans fait l’admiration du public, n’hésitant pas à s’accrocher par les pieds au trapèze. Elle vole avec une facilité déconcertante, peut-être une future vocation. On peut facilement se laisser aller à se rêver en artiste de cirque faisant écho à la fameuse chanson « J’aurais voulu être un artiste… »

Ce village placé au milieu du parc vallonné de Lacroix Laval nous emmène hors du temps, dans une ambiance de saltimbanque. A cette occasion, deux chapiteaux ont été dressés, le Cirque des Nuits qui accueille le spectacle des acrobates de Simple Space et celui de L’Homme Cirque de David Dimitri, que les spectateurs pourront découvrir tout au long du mois de juillet. Des bals, apéritifs musicaux et projections de films sont aussi au programme.

Nous apercevons alors David Dimitri se diriger discrètement vers son camion, un poids lourd imposant siglé « David Dimitri, L’Homme Cirque ». Le temps des roulottes est bien révolu, nous rappelant que ces spectacles nécessitent des moyens matériels et une logistique importante.

Il est maintenant 20h15, nous sommes invités découvrir l’univers de L’Homme Cirque. L’ambiance est intimiste. Je suis ravie de la proximité que nous allons avoir avec l’artiste. Des objets comme un cheval d’arçon roulant avec sa tête surmontée d’une crinière de laine, un accordéon, un tapis roulant recouvert d’un tissu rouge, disposés sur la piste nous donnent des indications sur l’univers de l’artiste, situé entre modernité et tradition.

Je suis impatience de le découvrir cet Homme Cirque, comme sorti d’un cabinet de curiosités, mi-homme mi-animal de cirque, sorte d’hybride, capable de tenir son public en haleine, seul en scène, pendant plus d’une heure. Son spectacle est hallucinant mais n’est rien dû au hasard. David Dimitri est, en effet, le fils du célèbre clown Dimitri et a évolué dans l’univers du cirque depuis son plus jeune âge. Il sait que les arts du cirque requièrent une grande exigence. Son CV est impressionnant : il se forme à l’École du Cirque de Budapest, à la Juilliard School de New York puis intègre ensuite les célèbres Cirque Knie, Cirque du Soleil et Metropolitan Opera House.

Il est 20h35, le fameux Homme Cirque se présente à nous. La cinquantaine, de taille moyenne, son corps fin donnerait presque une impression de fragilité mais celle-ci est trompeuse. Un large sourire éclaire son visage. Il change de chaussures et nous embarque dans un numéro clownesque sur le tapis roulant. Le public commence à rire. Puis, le voilà parti à exécuter quelques acrobaties comme s’il avait des ressorts sous les pieds.

Vient ensuite un numéro à la fois poétique et drôle avec le cheval d’Arçon. Il fait venir un garçon sur scène qui fait semblant de donner à manger à l’animal. Il joue aussi de l’accordéon, nous emmenant ainsi dans une autre époque. Il ne parle pas, son corps et son visage suffisent à exprimer ses émotions et à les transmettre au public.

David Dimitri n’a aucune aide extérieure pour le son et les lumières. Il gère cela tout seul grâce à un petit boitier en bois vers lequel il fait fréquemment des allers et venues. Il n’y a pas de jeux de lumière spectaculaires mais l’essence de son spectacle n’est pas là. L’Homme Cirque préfère la simplicité et la proximité avec le public.

Le voici désormais suspendu sur un fil. Il enchaîne pirouettes, saltos, danse avec une facilité déconcertante, tout en jouant de la trompette ou de l’accordéon. Avec une malice non dissimulée, il fait même semblant d’échouer sur une acrobatie et recommence son numéro devant un public déjà conquis par ce personnage attachant.

Il est maintenant 21h20, nous le voyons découvrir et placer le fameux canon sur la piste, drôle d’engin métallique avec des roues en bois. Notre Homme Cirque est aussi un sacré bricoleur. Nous sommes impatients de voir ce numéro spectaculaire. On se demande comment il va s’y prendre.

Le voici désormais en haut du chapiteau, il ouvre une petite fenêtre découpée dans la toile, par laquelle il souhaite s’engouffrer et nous fait signe de sortir. Chacun a hâte de voir ce qu’il nous a réservé. Nous l’apercevons alors suspendu sur un fil à environ 20 mètres au-dessus du sol, sans aucune protection. Il avance confiant et précis, simplement aidé par une longue barre horizontale. Tout le monde retient son souffle. Ouf, le voici arrivé de l’autre côté, les applaudissements retentissent dans le parc. David Dimitri descend l’échelle rapidement avec une grande aisance puis nous salue tout en se dirigeant vers son chapiteau. C’est un homme discret qui ne s’attarde pas avec des saluts interminables. Il a déjà ouvert la porte de son chapiteau, nous salue une dernière fois et disparaît.

by Émilie Jacquemier

L’homme cirque

spectacle sous chapiteau de et avec David Dimitri

au Domaine de Lacroix-Laval

jusqu’au 23 juillet 2017

dans le cadre des Nuits de Fourvière

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La Mouette @ Théâtre de l’Epée de Bois : pertinente et dans l’air du temps

Tchekhov apprécie mettre en scène des personnages invariablement en survie. Ces êtres humains tentent candidement d’aérer leurs vies par la seule force des dons naturels qu’ils possèdent. Autant dire que la désillusion est bien souvent inéluctable… C’est là tout le raffinement de son œuvre entre impétuosité et indulgence que nous retrouvons avec La Mouette dans une adaptation soignée d’Isabelle Hurtin au Théâtre de l’Epée de Bois.

La mouette
Treplev, jeune écrivain tourmenté, souhaite réinventer le théâtre pour un monde nouveau. Il écrit une pièce pour son amour, Nina, qui l’interprète. Il cherche à s’affirmer et à éblouir sa mère Arkadina, célèbre comédienne. La maison de campagne familiale avec son lac servira de décor. Par un jeu d’ombres chinoises, la quête idéale de Treplev ne séduit pas les auditeurs. Nina le quitte alors pour Trigorine, l’amant de sa mère. C’est ainsi que se terminent les rêves parfois…

La coquille, dans laquelle se protègent les différents personnages, se craquelle alors insidieusement… À travers leurs passions, leurs ambitions artistiques et amoureuses, chacun se dévoile en se laissant parfois porter par un instinct trompeur.

La mouette

 

La mouette

Le reflet que projette cette dramatique comédie sur nos vies est terne bien que nous ne puissions le nier. Entre l’ambition, l’espoir, le rêve, la liberté, la trahison et le désenchantement, comment ne pas reconnaître nos vies désaccordées ?

C’est une balade onirique dans un clair-obscur permanent où les arts exaltent la passion, les aspirations et les dissensions entre tous les personnages. Treplev compte réinventer le théâtre, Nina aspire à devenir actrice. Arkadina a peur de finir dans l’ombre, Trigorine trouve et aspire sa muse…

Entre les jeux de lumières, les interludes musicaux, les jeux d’ombres qui reflètent des images insolites et le jeu des acteurs absolument merveilleux, nous sommes envoûtés jusqu’au dénouement funeste comme notre monde, mais poétique et plein de promesses comme notre idée du monde…

by Jean-Philippe

La mouette

La Mouette

Adaptée de l’oeuvre éponyme d’Anton Tchekhov

Metteur en scène : Isabelle Hurtin assistée par Marie Vitez & Kevin Chemla
Avec  Isabelle Hurtin, Mathieu Saccucci, Didier Sauvegrain, Léonor Ilitch, Jean-François Chatillon, Marjorie Hertzog, Fanny Jouffroy, Thomas Cousseau, Frédéric Cuif, Bruno Bisaro, Kévin Chemla

Jusqu’au 28 Juin 2017
les lundis, mardis et mercredis à 20h30

Théâtre de l’Epée de Bois – Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris

Crédit photographies : Kévin Chemla

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L’homme cirque aux Nuits de Fourvière : coup de cœur #concours inside

Les Nuits de Fourvière battent leur plein depuis que Lamomali de -M- et Arcade Fire ont ouvert le festival début juin. La programmation folle nous réserve des moments intenses, physiques et poétiques du côté du Domaine de Lacroix-Laval. L’homme cirque de David Dimitri est notre coup de cœur 2017. Voici les 4 raisons !

L'homme cirqueNous n’avons jamais vu de numéro d’homme-canon. C’est un numéro de cirque incontournable mais plutôt rare de nos jours. L’impatience est grande ! 

David Dimiti est multi-talents. Il n’a pas qu’une seule discipline à son actif. Il joue de la trompette, de l’accordéon, est capable de contorsions incroyables, de marcher sur un fil et de s’envoyer dans les airs.

David D a foulé les scènes du monde entier, en collaborant avec le Cirque du Soleil, le Metropolitan Opera House de New York, le cirque Knie. Des preuves évidentes de ses talents. 

L’homme cirque se produit au Domaine de Lacroix-Laval. C’est un cadre à la fois vert, de détente, éloigné des bruits de la ville. Un petit havre de paix, pas si loin non plus, qui surtout permet de poursuivre la soirée après le spectacle.

#CONCOURS Nuits de Fourvière

Nous vous faisons gagner des invitations pour notre coup de cœur Nuits de Fourrière 2017. Venez avec nous découvrir L’homme cirque le samedi 1er juillet à 20h30.

Pour participer il suffit d’être disponible le jour J, d’être dans la région et de remplir le formulaire juste en-dessous.

L’homme cirque de David Dimitri
spectacle sous chapiteau

du 1er au 19 juillet 2017 à 20h30
tous les jours sauf le lundi

au Domaine de Lacroix-Laval
Route de Sain-Bel
69280 Marcy-L’Étoile

dans le cadre des Nuits de Fourvière – Lyon

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Oh my God! au Théâtre Tristan Bernard : déjanté et épatant !

Adaptation d’un succès de Broadway au Théâtre Tristan Bernard. Un jeu de marionnettes dans une paroisse qui part en vrille totale. Une performance d’acteurs exceptionnelle, un humour acéré, des chansons qui nous rappellent Un long fleuve tranquille. Oh my God! est taillé pour faire salle comble cet été. 

L’animatrice a bien du mérite à faire classe devant quelques jeunes brebis qui tentent tant bien que mal de préparer le spectacle de la paroisse. Mathias est plus récalcitrant que les autres, ado bad boy à casquette, sweat et TN : un cliché sur pattes musclées. Il est campé par Jérôme Alexandre que l’on avait apprécié en jeune premier dans La Poupée Sanglante. Cette fois, son faciès est limite flippant, à se contorsionner, se démonter le cou, et cracher. Difficile de le reconnaître. La performance vaudrait à elle seule de prendre son billet pour la pièce. 

À ses côtés, une jeune fille sans relief en apparence et un garçon réservé, doué de ses mains pour réaliser une marionnette qui dépote. Il forme un duo inséparable avec Raymond – plus excessif encore que Jean-Marc, le compagnon de Jeff Panacloc – et qui va générer une source de conflits inouïe. On salue le jeu physique de qui est pris dans une sorte de montagne russe avec retenue et moments très intenses. 

Le Père Alexandre suit ce joyeux bordel avec discernement, patience et raison. Il est aussi attachant que les autres personnages car il est un humain comme les autres. 

Ce qui est passionnant dans cette écriture c’est que le manichéisme est balayé. C’est un joyeux pétage de plomb généralisé avec du grand guignol, de l’amour, de la passion dévorante, des quiproquos en série. C’est surtout beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. 

On se laisse happer sans résistance que l’on soit spectateur “grand public” ou un fin “théâtreux”. 

Bonus : le spectacle commence dès votre arrivée, dans le hall du théâtre. Pour une fois, n’hésitez pas à écourter vos discussions sur le trottoir et à venir plus tôt. 

Oh my God! 

de Robert Askins
adaptation : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino
mise en scène : Sébastien Azzopardi

avec : Thomas Ronzeau, Patrice Latronche, Tadrina Hocking, Alexandre Jérôme, Marie-Camille Soyer

Théâtre Tristan Bernard
Rue du Rocher
64, rue du Rocher
75008 Paris

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 18h

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Chantez maintenant Monsieur de la fontaine : novateur et pétillant !

Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine : un spectacle musical vivant, novateur et pétillant !

25 élèves de l’AICOM, première école de comédie musicale en France, font chanter Jean de La Fontaine pour fêter le printemps. Ces artistes de demain sont formés pour être capables de chanter, danser et jouer sur scène. Armés de leur courage et bravant le tract, ils vont nous dévoiler tous leurs talents à la plus grande joie des petits comme des grands !

Accompagnée de ma petite fille, Andréa, nous prenons place dans la grande et accueillante salle de la marie du 9ème arrondissement. Après une présentation de la pièce et de ses auteurs – que ma fillette trouve un peu longue – débarque Marie, jeune et dynamique comédienne, qui sera le fil conducteur de cette représentation.
Andréa, qui étudie en ce moment les poèmes de Jean de la fontaine avec son maitre de CE1, est impatiente de découvrir de quelle façon les artistes vont pouvoir interpréter, en chantant et en dansant, les fables de ce poète de grande renommée.


Marie s’invente des histoires, se crée des personnages qui prennent vie grâce à la magie. Accompagnée de ses compagnons fictifs, un acteur raté et une fée ministe, elle cherche à retrouver son rire d’enfant qu’elle a perdu. Pour cela, elle va devoir passer avec brio 9 étapes dont nous ne connaissons pas encore les enjeux. Andréa est emballé par la prestation des comédiens et se demande si la fée ministe, qui interprète ce rôle avec talent est vraiment une fille !
9 fables du poète vont tour à tour se succéder, réinterprétées de façon ludique, joyeuse et énergique par l’ensemble des comédiens, tous excellents. On rit, on applaudit, on s’esclaffe devant les différents tableaux qui s’offrent à nous.

Marie va –t-elle réussir à franchir ces 9 étapes ? Va-t-elle retrouver son rire d’enfant perdu ? Le suspens pour ma fille est à son maximum.
La morale de l’histoire, que nous nous garderons bien de dévoiler, parlera aux enfants comme aux adultes.

Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine est un spectacle de grande qualité, interprété par des artistes investis qui saura séduire les enfants mais aussi leurs parents.

by Caroline

Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine
Mise en scène : Pierre Yves Duchesne, Nina Guazzini et Claire Jomard
Musique : Isabelle Aboulker
Chorégraphies de Johan Nus et Sabrina Giordano

avec les étudiants de l’AICOM

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A Swan Lake au Théâtre des Champs Elysées : fou et audacieux !

A Swan Lake, une création folle, audacieuse, géniale du chorégraphe Alexander Ekman pour le Ballet National de Norvège. On croirait rêver mais le jeune homme se permet de beaux écarts entre pointes, chanteuse lyrique, canards en plastique, pluie sur scène et autre extinction des feux. Une première en édition limitée de trois soirs seulement au Théâtre des Champs-Élysées. 

Le rideau d’or se lève et on s’imagine déjà au bord du lac. Le chorégraphe est inventif et il s’autorise un générique de film avant de prendre la parole à travers une vidéo sur grand écran blanc. Retour au mythe du cygne blanc et du cygne noir, questionnement et coulisses de la création, avec quelques images cocasses des trois mois de répétitions entre confection de chaussons antidérapant, de gadins et autres glissades dans l’eau. Forcément ce premier rapport à l’œuvre, cette retenue avant le choc visuel est judicieux. L’attente est intenable. Paris est le dernier mot qui s’inscrit sur l’écran, le rideau se lève et les premiers reflets d’eau sur les colonnes du Théâtre des Champs-Élysées apparaissent accompagnés des danseurs tout de noir vêtu. 

Le spectacle débute sans musique. Les clapotis de l’eau se font entendre et les premiers pas de danse suspendent les premières gouttes dans les airs avant de retomber. La lumière des projecteurs sera blanche pendant tout le spectacle pour révéler la beauté des corps et des vêtements mouillés, trempés.

Exit Tchaïkovski
L’impact chorégraphique est fort, dense, vertigineux, d’autant plus avec la partition originale du compositeur Mikael Karlsson. On se prend à ce souvenir de quelques jeux d’eau d’un spectacle de Pina Bausch avec un peu de danse et de théâtre autour. Ici, tout est mouvement, à éprouver les corps, retenir le souffle, marcher, glisser sur l’eau. 

Le duo d’Étoiles en cygne noir et blanc version 2017 avec protubérance sac à dos ou enveloppe protectrice est un Ballet entre classicisme du tutu et des pointes et déraisonnable réinterprétation contemporaine. C’est beau, subtile, doux et un peu moins tragique qu’il n’y paraît. 

Canards en plastique
Le ballet prend un délicieux virage avec veste de couleurs, cuirasse de quarterback, chute de canards en plastique, ballons gonflables et fontaines humaines. C’est aussi guilleret que printanier.
À un moment de silence, juste après les applaudissements, un spectateur peu sensible à ces facéties scéniques criera “gadget !

La parenthèse se termine pour un dernier tableau plus grave, qui redouble d’intensité avec vagues d’eau.
Le chorégraphe n’est jamais grave bien longtemps mais pas non plus espiègle en continu. L’équilibre est mené d’une main de maître.

Bien sûr la mort du cygne n’est pas, les larmes ne parlent pas. Reste le sentiment d’avoir rencontré un jeune créateur (33 ans, la vie devant lui) ingénieux, doué, capable de tout et surtout du meilleur. 

À la fin ma voisine confiera sa joie tout en rajoutant : “je n’ai pas tout compris 🙂

A SWAN LAKE

nouvelle version ballet en 1 acte : Création Paris 2017

Chorégraphie et décors : Alexander Ekman
Musique : Mikael Karlsson
Orchestration : Mikael Karlsson / Michael Atkinson
Costumes : Henrik Vibskov
Lumières : Tom Visser
Vidéo : Todd Rives
Scénographie : Ana Maria Lucacieu, Christopher Kettner

Avec les Etoiles et le Corps de ballet du Ballet national de Norvège et les petits danseurs du LAAC

au Théâtre des Champs Elysées 
15 Avenue Montaigne
75008 Paris

les mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 mars 2017 à 20h

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D.I.V.A. : opéra lyrique avec un brin de folie au Théâtre Montparnasse

Essayez donc de demander à un jeune ce qu’il pense de l’opéra. Vous ne serez pas déçu de la réponse. Alors faites-lui découvrir D.I.V.A, un projet décoiffant à cinq visages et profitez-en pour passer un moment tout aussi bon que déconcertant avec des ladies aussi débridées, délicieuses et élégantes qu’une Natalie Dessay.
Rdv à partir du 19 avril au Théâtre Montparnasse.

Diva-opéra-spectacle-showcase-chanteuses-lyriques-photo-scène-usofparis-blog
Le concept repose sur cinq chanteuses lyriques (Flore, Grace, Jazmi, Marie, et Audrey) et d’un quatuor (Hugues, Alice, Benachir et Barbara). Ensemble, ils se chargent de nous faire (re)découvrir les grands classiques de l’opéra mais avec beaucoup d’originalité. Tout en gardant le style du morceau qu’elles interprètent, les D.I.V.A. apportent une touche moderne dans des versions réduites chacune à dix minutes.
Sacrilège ?
Pour les avoir vues sur scène, on se laisse emporter par les airs connus comme Carmen de Bizet et séduire par des répertoires moins grand public. Leur interprétation donne sens aux partitions en italien dans le texte.

Flore-Philis-chanteuse-lyrique-diva-opéra-spectacle-photo-scène-usofparis-blog

C’est ainsi qu’elles nous emportent dans leur délire et dans leur univers déjanté. Quand ces cinq femmes prennent le contrôle de la scène, elles l’assument… et vont même jusqu’à interpréter certains rôles habituellement réservés aux hommes. Jubilatoire !

Image de prévisualisation YouTube

On est sous le charme de leur voix, leur complicité, leur tenue de scène, leur interprétation et le talent des quatre musiciens qui les accompagnent.
Et elles méritent leur standing ovation, comme le soir de leur tout premier showcase au Théâtre Déjazet.

D.I.V.A c’est un disque et maintenant un spectacle !

by CédricMarie-Menand-Diva-opéra-spectacle-chanteuse-lyrique-photo-scène-usofparis-blog
D.I.V.A, opéras chics et déjantés, le spectacle
Avec Flore PHILIS, Marie MENAND, Alexandra HEWSON, Jazmin BLACK GROLLEMUND, Audrey KESSEDJIAN, Hugues BORSARELLO (1er violon), Alice BOURLIER (2nd violon), Benachir BOUKHATEM (alto), Barbara LE LIEPVRE (violoncelle)Création originale Flore PHILIS & Marie MENAND
Mise en scène Manon SAVARY
Arrangements Olivier RABET

 

à partir du 18 avril 2017

au Théâtre Montparnasse
31 Rue de la Gaîté
75014 Paris

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

D.I.V.A, l’album
(Decca)

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Chantez maintenant Monsieur de La Fontaine – Aicom : invitations à gagner

L’AICOM, la première école de comédie musicale en France, fait chanter Jean de La Fontaine pour fêter le printemps. Les élèves de troisième année de la formation professionnelle vont braver le trac et montrer tous leurs talents le mardi 28 mars à la Mairie du 9e, à Paris. 

Eh bien ! Chanter Monsieur de la Fontaine est un spectacle pour enfants qui va plaire à leurs parents. La partition est composée par Isabelle Aboulker qui s’est illustré dans plusieurs productions d’opéras pour enfants comme Cendrillon, le Petit Poncet, Douce et Barbe-Bleue. Une gageure donc qui assure à ce spectacle les meilleurs vibrations pour un plein succès.

#CONCOURS

Envie d’emmener votre bambin voir un beau spectacle ?
Nous proposons de gagner 2 invitations pour voir Eh bien ! Chantez monsieur de La Fontaine, le mardi 29 mars à 19h30 à la Mairie du 9e.

Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous pour participer.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour la représentation.

Avant de participer, vérifiez bien que vous êtes disponibles à la date proposée afin de laisser sa chance à tous et toutes !

Concours La Fontaine
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Concours Gratuits

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Faustin Linyekula – Dinozord à la Villette : invitations à gagner

Le Festival 100% Afriques débute le 23 mars avec un spectacle fort et intense : Sur les traces de Dinozord en provenance directe de la République Démocratique du Congo. Conçu par Faustin Linyekula, le Théâtre de la Villette offre 2 soirs à cette re-création exceptionnelle.

Le danseur et chorégraphe Faustin Linyekula redonne à voir son spectacle Dinozord : The Dialogue Series IV créé en 2006 à Vienne.
Il réunit l’ensemble de son équipe artistique cette année pour revisiter cette ville de Kisangani.

#CONCOURS

Envie de découvrir ce spectacle phare et de participer aux premières heures du festival 100% Afriques ?
Nous proposons de gagner des invitations pour 2, le soir de votre choix.

Pour tenter votre chance, exceptionnellement pas de formulaire, envoyez directemnet un mail de notre part à :  a.pourrey@villette.com
avec vos prénom, nom, en mentionnant “United States of Paris / Dinozord” et précisant la représentation de votre choix :
– jeudi 23 mars à 20h
– vendredi 24 mars à 20h

Avant de participer, vérifiez bien que vous êtes disponibles aux dates proposées afin de laisser sa chance à tous et toutes !

Plus de jeux concours
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