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SLEEP NO MORE – New York : secrets, suspense, monumental !

Si vous n’êtes pas initié, vous aurez beau passer et repasser par la 27th street – connue pour ses galeries d’art – dans le quartier de Chelsea à New York, vous ne pourrez pas savoir ce qui s’y cache.
Aucune mention de Sleep No More à l’horizon. Pourtant en y regardant de plus près on aperçoit une plaque : The McKittrick Hotel.

Sleep No More c’est le décor d’hôtel alternatif qui devient scène de théâtre tous les soirs pour une curieuse et stupéfiante expérience.
Ici, les chambres ne sont pas à louer (malheureusement ?) cependant il est possible de toutes les visiter.

The McKittrick Hotel Sleep No more the show macbeth play Chelsea street New York City photo by United States of Paris blog

Pour accéder à cet hôtel qui n’a rien de design et cosy, il vous faudra vous débarrasser de l’essentiel (manteau, portable, appareil photo…) et emprunter un couloir dans le noir pour traverser le temps. On est en 1939 exactement. Ambiance feutrée, cabaret avec petites tables, bar à cocktails et punch. Les “Darling” et “Sweet heart” en fin de phrases sont courants dans cette partie du bâtiment.

Attente détendue avec une série de chansons rétro, avant le début de l’exploration. Les barmaids sont soignées et ont aussi des attentions pour les clients venus en solo. Sur scène, des instruments de musique semblent attendre leurs partenaires.

A cet instant, une seule certitude : la carte à jouer que vous avez en main scellera votre destin pour la soirée. Recommandations avant l’ouverture de l’ascenseur : on se la joue solo – sa moitié n’a plus de raison d’être pendant les heures à venir – vous resterez masqué(e) et silencieux-se tout au long de votre parcours.

Calloway Sleep No More the show play The McKittrick Hotel Chelsea  New York City

La pièce peut commencer
Des décors impressionnants en détails, au cachet historico-vintage (cabinet de curiosités, réception d’hôtel, chambres, bureaux, commerces…) et créativité, des acteurs en pleine composition au milieu des spectateurs, une bande-son pour faire grimper la tension.
La trame de Macbeth (Shakespeare) va retentir entre ces murs de manière bien particulière.

On se croirait dans un film : Eyes Wide Shut (Kubrick), Psychose (Hitchcock) aussi. Nous devenons voyeurs consentants, masqués, et massés parfois autour de face-à-face sidérants avec les comédiens. Nous cherchons du sens à toutes ces images qui se succèdent, qui nous explosent parfois en pleine face.

La curiosité est de mise et parfois même récompensée (surtout les gourmands). On peut toucher à tout ou presque. Tous les décors que vous traverserez seront les cadres de révélations et autres scènes à un ou plusieurs comédiens.
Cette salle d’attente, ce dortoir peuvent vous paraître bien vides en l’absence des interprètes mais ne vous y trompez pas, l’action arrive toujours à point nommé.

lightswing sleep no more the show play The McKittrick Hotel Chelsea New york city off broadway

Intense et immense !
Arpenter les 5 étages, choisir de suivre un personnage plutôt qu’un autre, courir, fait partie de l’engagement des spectateurs-visiteurs.
Donc soyez raisonnables avant d’arriver au McKittrick Hotel. Pas de marathon ni de marche forcée dans les rues trépidantes de Manhattan. Il faut tenir le rythme de la soirée.

À la fin vous serez certainement lessivé comme nous, avec une ampoule au pied que vous n’aviez pas en entrant. Mais absolument sidéré par ce que vous aurez vu et vécu.
Pour info, nous avons passé 3h30 pour essayer de tout saisir, de tout voir, d’où l’ampoule… Et nous n’avons pas tout vu…

Nul besoin d’avoir un bon niveau d’anglais pour participer car la pièce se joue sans aucun dialogue.

Conseil : le spectacle fonctionne en 3 cycles qui recommencent. Ceci vous permettant de découvrir les scènes que vous n’avez pas encore vues et surtout d’en revoir d’autres sous un autre angle. Saisissant !

Prix : 85 dollars en semaine c’est moins cher que le week-end (120 dollars) !

Réservation en ligne sur le site : sleepnomorenyc.com/#tickets

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Concours des invits pour LES STARS avec Balutin – Prévost au Théâtre Saint Georges

Il y a quelques semaines, nous vous parlions de la pièce loufoque et touchante Les Stars à l’affiche du Théâtre Saint Georges, avec Jacques Balutin et Daniel Prévost, deux monstres du théâtre de boulevard.

Les stars Théâtre Saint Georges Jacques Balutin Daniel Prevost avis humour critique neil simon photo by United States of Paris
Willy Clark (Daniel Prévost) et Ted Lewis (Jacques Balutin), acteurs fachés depuis 11 ans, sont forcés de collaborer pour une émission de télévision rendant hommage aux plus grands comiques des dernières décennies. Les retrouvailles seront électriques, car chacun a beaucoup à reprocher à l’autre. Une histoire d’amitié et de frustration.

Aujourd’hui, nous vous proposons d’assister aux joutes verbales tordantes de ces deux comiques. Une occasion unique de les découvrir, ou de les revoir dans leur meilleur élément : la scène.

Concours

Vous souhaitez passer une soirée hilarante avec ces deux cabots ? Nous vous offrons des invitations pour 2 pour la représentations du mercredi 25 mars à 20h30.
Pour gagner vos places, rien de plus simple envoyez-nous un mail le plus rapidement possible avant le 24 mars 2015 14h avec vos nom et prénom (avec en objet Les Stars Mercredi) à : usofparis@gmail.com

Les gagnants seront les plus rapides à nous envoyer un GENTIL mail. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot (2 invitations).
Avant de participer, vérifiez bien que vous êtes libre pour la date proposée et laisser leur chance aux autres participants !!
Bonne chance à toutes et tous !
Les stars Théâtre Saint Georges Jacques Balutin Daniel Prevost affiche Neil Simon The Sunshine Boys critique avis humour

Les Stars

Pièce de Neil Simon
Mise en scène et adaptation : Pierre Laville
Avec : Jacques Balutin, Benjamin BoyerBérangère Gallot, Daniel Prévost

jusqu’au 30 avril 2015
du mercredi au vendredi à 20h30
les samedis à 17h et 20h30, les dimanches à 16h

Théâtre Saint-Georges
51 rue Saint-Georges
75009 PARIS

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Le bouffon du Président : la comédie satirique au troisième degré

Le Bouffon du Président d’Olivier Lejeune, joué au Théâtre des Variétés jusqu’au 31 avril, reprend les codes de la satyre politique de comptoir, en compilant l’actualité la plus légère de ses sept dernières années. Autant dire qu’il n’y est pas question de réforme économique ou juridique. De toute façon, le public n’est pas venu pour cela.

Allez, pour une fois, on va s’accorder un petit plaisir coupable ! Pour cela, direction le Théâtre des Variétés où se joue actuellement « Le Bouffon du Président ». L’histoire : avant de tenter de revenir au premier plan, François Nicoly, ancien Président de la République, veut se venger d’une star du rire dont il est la tête de turc. Ici, les maîtres-mots sont tics de langage, débâcle électorale et cuisses légères. Quiproquos, rebondissements, dialogues taillés à la serpe, il faut l’avouer, le rythme est tenu de bout en bout. C’est vu et revu, les blagues sont faciles et lourdes, voire vulgaires, et c’est ça qui est génial ! On se croirait aux Grosses Têtes du temps de Philippe Bouvard. C’est un bond magique dans les années 1980 !

 Image de prévisualisation YouTube

Temps de cerveau disponible

Dans le personnage du clown de service, Franck de Lapersonne endosse à merveille le rôle. Il en fait des caisses, c’est à la fois insupportable et incroyablement réaliste ! Parce qu’il n’y va pas de main morte, le bonhomme : sourires complices au public, blagues potaches à deux sous, pas de danse ridicules et coups de bide à l’une de ses partenaires. Cette dernière, engoncée dans un tailleur rose joue la bourgeoise outragée en poussant des cris d’orfraie – coïncidence, elle s’appelle Roselyne… On l’avoue, on a ri ! Quant à Cécile de Ménibus, dans ce genre de pièce, il y a toujours une pouf au rôle plus ou moins respectable. Elle fait le job, rien à redire.

Bien entendu, le public est là pour Michel Guidoni, la star des imitateurs de Nicolas Sarkozy au théâtre des Deux Ânes. Nos voisins, qui commençaient à s’impatienter avant son entrée triomphale, poussent même un soupir de ravissement quand il commence ses mimiques. Il est vrai qu’à part la démarche chaloupée qui s’apparente plus à celle d’Aldo Maccione qu’à celle de notre ancien Président, l’imitation est convaincante. Nous avons même droit à un medley musical des meilleures prestations du comédien. Cerise sur le gâteau il nous gratifie d’un nouveau personnage : François Hollande. C’est d’actualité.

Dans cette comédie, Olivier Lejeune ose tout, sans aucun complexe. Il nous transporte dans un salon, en fin de soirée bien avinée, à déblatérer des jeux de mots les plus absurdes en commentant l’actualité. Tout le monde l’a déjà fait au moins une fois ! On se surprend à rire, du moins à sourire. Ça ne vole pas haut, mais ça détend.

Le bouffon du président théâtre des variétes critique pièce spectacle Franck de la personne Cécile de Menibus affiche

Le Bouffon du Président

Écrit et mis en scène par Olivier Lejeune
Avec Frédéric Bodson, Fabienne Chaudat, Franck de Lapersonne, Cécile de Ménibus et Michel Guidoni

Jusqu’au 26 avril 2015

Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre 75002 PARIS

Du mardi au samedi, à 20h,
Samedi et dimanche, à 16h

By Joël Clergiot

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Mesure de nos Jours au Théâtre de l’Épée de Bois, rend hommage aux survivantes

C’est après sa propre expérience à Auschwitz-Birkenau, que Charlotte Delbo, activiste politique arrêtée en mars 1942 puis déportée le 24 Janvier 1943 n’a cessé d’écrire. Articles, nouvelles, pièces de théâtre, tout le monde devait savoir. Mesure de nos Jours, interprété jusqu’au 22 mars au Théâtre de l’Épée de Bois, à la Cartoucherie, est de ces textes forts qui rendent le devoir de mémoire si important.

photo de Stéphanie Petitjean
photo de Stéphanie Petitjean

Le sujet est sensible, même 70 ans après ! Mais il faut s’accrocher, c’est important. Comment expliquer l’inexplicable ? Ce qu’on veut oublier, ce qui est à jamais gravé dans les mémoires ? La faim, le froid, la peur, la fièvre, la douleur, la fatigue. Les images atroces qu’offrent les corps décharnés au et les cadavres toujours plus nombreux. Six femmes, toutes différentes mais ne formant qu’un seul corps. Leur point commun : ces très longs mois au sein du camp d’Auschwitz-Birkenau, jusqu’à la libération. C’est dans une très belle mise en scène de Claude-Alice Peyrottes que Charlotte Delbo raconte ici comment ses compagnes de voyages, les 48 qui sont revenues avec elle, sur les 230 qui avaient été internées ensemble, ont petit à petit tenté de se réapproprier la vie qu’on leur avait volée. L’entraide (et les différentes combines, toutes aussi dangereuses les unes que les autres) les ont aidées à tenir, évidemment. Mais également un détachement inhumain face l’horreur. Cette capacité à se dédoubler, comme absente de leur propre sort. Elles ne comprennent ce qui se passe qu’à leur délivrance.

Dans un décor minimaliste (un petit bureau d’écolier, cinq chaises de style 1900 et art déco, un banc, un porte manteau), éclairées d’une douce lumière jaune, elles renaissent, chacune à leur manière. Restent à vivre avec les souvenirs des camarades mortes au camp, l’incompréhension de leur famille restée en France et de leurs voisins. Ou tout simplement avec les autres déportés, qui ont parfois changé depuis leur retour.

photo Stéphanie Petitjean
photo Stéphanie Petitjean

Faire du beau avec l’horreur
Les mots sont justes, simples et percutants. Les récits sont poignants et criants de réalisme. Sophie Amaury, Sophie Caritté, Marie-Hélène Garnier, Claude-Alice Peyrottes, Maryse Ravéra, Maud Rayer, il faut toutes les citer car elles sont incroyables ! Leur jeu nous transporte littéralement. Le public écoute sagement tels des enfants captivés par leur grand-mère leur narrant une histoire un soir d’hiver.
Évidemment, nous savons qu’il est impossible de nous figurer totalement l’horreur de ce que fut cette période. Et nous en sommes heureux ! Lorsque certaines racontent leur voyage jusqu’au camp, nous roulons avec elles. Les wagons à bestiaux, la promiscuité, la peur de l’inconnu, la faim. C’est beau et triste à la fois.

N’allez toutefois pas croire que seule l’horreur survit. Dans cet enfer, les amitiés se forment et certaines s’accrochent à la vie. Charlotte Delbo glisse quelques traits d’humour et de dérision. On se surprend même à sourire. Ou comment l’espoir fleurit dans le terreau de la barbarie.

by Joël Clergiot

Mesure de nos Jours
pièce de Charlotte Delbo
Mise en scène : Claude-Alice Peyrottes

avec : Sophie Amaury, Sophie Caritté, Marie-Hélène Garnier,
Maryse Ravéra, Maud Rayer, Claude-Alice Peyrottes

Théâtre de l’Épée de Bois
La Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris

Jeudi et vendredi : 20h30
Samedi : 16h et 20h30
Dimanche : 16h

jusqu’au 22 mars 2015

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P.P.P. : Phia Ménard se transforme en beauté glacée au Théâtre Monfort

P.P.P. est un spectacle qui a déjà quelques années mais qui ne prend pas une ride. De retour à Paris jusqu’au 14 mars sur la scène du Théâtre Monfort, Phia Ménard nous entraine dans une véritable performance scénique qui oscille entre numéros des cirques et poésie.

En assistant à un spectacle de Phia Ménard, on s’attend toujours à quelque chose d’exceptionnel, simple au premier abord, mais qui se révèle remarquable. Nous n’avons pas été déçus ! Avec P.P.P., pour Position Parallèle au Plancher, l’artiste circassienne nous emporte dans un numéro de jonglage époustouflant. Sur scène, trois congélateurs téléguidés qui servent tour à tour de stockage ou de cabine d’essayage, un tas de glace pillée et deux glaçons géants. Autant dire qu’une fois calés dans notre fauteuil, on garde notre manteau. Pour compléter cet univers arctique, des balles de glace suspendues au plafond fondent lentement et s’écrasent tour à tour sur le sol, laissant la scène dans un chaos total.

PPP Phia Ménard compagnie Cie Non Nova théâtre monfort spectacle scène critique paris crédit photo Jean Luc BEAUJAULT
photo Jean-Luc Beaujault

Au milieu de tout ça, Phia se débat avec grâce et aisance. Elle passe un léger vêtement, puis se déshabille, repasse une robe, joue avec la glace. On aimerait réchauffer le corps rougi de l’artiste, si frêle et sensible et qui pourtant apprivoise chacun des éléments. Dans le froid ambiant, le spectateur assiste lentement à sa transformation, jusqu’au magnifique tourbillon de paillettes glacées final. Seul regret, la magie aurait été complète avec de la musique pour accompagner les numéros. Peut-être, une façon de renforcer l’intimité entre le jongleur et le public.

Militantisme

L’artiste n’abandonne pas ses thèmes de prédilection : la quête de féminité et de maternité. La recherche d’identité sexuelle est omniprésente dans toutes ses créations. Parce que Phia est née Philippe et revendique le droit d’exister comme elle l’entend. Sa nouvelle identité, elle a choisi de l’assumer, même si son corps (et l’état civil) en ont décidé autrement. On pourrait palabrer des heures sur le sujet, mais tout a déjà été dit. Elle nous laisse deviner, voire inventer la signification de ce qui s’offre à nous. Phia Ménard résume d’ailleurs très bien la situation dans un petit discours, en fin de spectacle. On aurait pu s’en passer, mais comme c’est juste, émouvant de sincérité et de simplicité, on lui accorde ce petit moment de militantisme.

PPP Position Parallèle au Plancher Phia Ménard compagnie Cie Non Nova théâtre monfort scène spectacle critique paris crédit photo Joël Clergiot

P.P.P.

de Phia Ménard et la Compagnie Non Nova

au Théâtre Le Monfort
106, rue Bancion 75015 PARIS

Mardi, mercredi, vendredi et samedi à  20h30
jusqu’au 14 mars 2015

By Joël Clergiot

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Le Père avec ROBERT HIRSCH à la Comédie des Champs-Elysées

Tonalités sombres et touchantes pour Le Père, la pièce de Florian Zeller – l’auteur contemporain que la presse aime maltraiter – auréolées de deux Molière (Meilleur SpectacleMeilleur Comédien) en prolongations à la Comédie des Champs Élysées.

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Pour ce spectacle, l’argument de réservation n’est pas tant la belle gueule de son auteur – qui fait encore chavirer nombre de lectrices – mais bien celui pour qui le mot retraite est à retirer de son vocabulaire : Robert Hirsch.

Nous l’avions quitté au Théâtre Hébertot, après avoir qu’il ait participé à la création de la pièce aux côtés d’Isabelle Gelinas. L’acteur a incarné pendant plus d’un an, André, un père en fin de vie, un père malade que sa fille cherche à quitter. Poignant.

La détresse se joue d’un côté et de l’autre de ce couple parent-enfant dont la figure d’autorité s’est inversée au fil des années.
Cette fille propose de l’installer chez elle, lui recherchant une aide aussi qui pourrait la soulager.
Alors que la mémoire d’André se perd au détour de tout échange.

La qualité d’écriture de Zeller tient à l’égarement que le spectateur perçoit à travers les yeux de ce vieil homme pour qui les situations et les dialogues sont des sources de doute continuel.
La scénographie participe à cette perte de sens.
Est-ce vraiment André qui peine à bien interpréter ce que son entourage tente de lui dire ou bien est-ce le rythme du monde qu’il n’arrive plus à suivre ?

Photo LOT
Photo LOT

Le sol se dérobe donc avec les cloisons d’un appartement qui n’est jamais tout à fait celui du vieil homme ni définitivement celui de sa fille.
Les spectateurs sont à quelques pas de la sensation de la folie pure, la percevant au détour d’un couloir et d’un flash-back.
La tension est lourde de détresse et l’issue est aisément perceptible, dans ce récit élaboré en séquences.

C’est donc à une nouvelle performance d’acteur à laquelle il nous est donné d’assister avec l’interprétation de Robert Hirsch.
Les marques du temps se confondent à la fois sur le visage de l’interprète et de l’incarnation du personnage.

L’acteur, fragilisé, donne ainsi toute sa légitimé à un rôle dur et éprouvant, participant au trouble que l’on peut ressentir dans la salle. Cette image de la vieillesse nous renvoyant aux dernières années de l’actrice Annie Girardot qui luttait contre une mémoire qui flanchait : la tragédie la plus terrible pour tout comédien.

Le Père de Florian Zeller

avec Robert Hirsch, Florence Pernel, Jean-Pierre Bouvier, Sophie Bouilloux en alternance avec Marie Parouty, Élise Diamant, Emmanuel Patron
Mise en scène: Ladislas Chollat

jusqu’au 28 juin 2015

A la Comédie des Champs Élysées
15 avenue Montaigne
75008 PARIS

du mercredi au samedi à 20h30
matinée le dimanche à 16h

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DES GENS BIEN : Miou-Miou désarmante au Théâtre Hébertot

Miou-Miou revient au théâtre dans un rôle surprenant, aux contours irréguliers. Une femme en apparence simple qui a plus de ressort et d’aplomb qu’il n’y paraît.
Des Gens Bien, pièce délicate mise en scène par Anne Bourgeois au Théâtre Hébertot est un petit bijou de sensibilité avec une bonne dose de mauvais esprit.

photo by Lot
photo by Lot

Dans une cour, à l’arrière d’une boutique bas de classe dans la banlieue de Boston,  Margie (Miou-Miou) a rendez-vous avec son responsable beaucoup plus jeune qu’elle. Elle tourne autour du pot pour ne pas affronter la réalité en face. On ne sait pas trop où nous mène ce premier face à face.
Margie est caissière dans cette supérette à prix cassés, payée une misère et constamment en retard à cause de sa fille qu’elle élève seule. Elle va être virée. Le tableau pourrait plomber plus d’un spectateur mais la repartie à rebrousse-poil de notre héroïne est implacable et drôle.

De retour chez elle, Margie retrouve ses amies interprétées par les excellentes Brigitte Catillon et Isabelle de Botton. Attablées, les trois femmes échangent sur les tracas de la vie des unes et des autres, se charrient et tentent de se prodiguer quelques conseils. Tout y passe, dans une joyeuse ambiance complice.

photo by Lot
photo by Lot

Margie va trouver enfin un nouveau sens à sa petite vie quand elle retrouvera un ami d’enfance, Mike (Patrick Catalifo), pour qui tout a réussi. Elle ne va plus le lâcher.

L’auteur américain David Lindsay-Abaire tisse une fable urbaine par le biais d’une galerie de personnages aussi attachants que désarmants, tout en désarçonnant, voire bouleversant, les convenances.

C’est drôle, sidérant aussi, sensible et incroyablement incisif. Les secrets des uns se découvrent à fleur de mots et pour chacun, les apparences sont bien trompeuses.

Seul bémol : l’affiche du spectacle qui ne met pas en valeur le casting 4 étoiles de la pièce. Mais c’est vraiment un détail.

DES GENS BIEN
pièce de David Lindsay-Abaire
adaptée par Gérald Aubert
Mise en scène : Anne Bourgeois

Avec : Miou-Miou, Patrick Catalifo, Brigitte Catillon, Isabelle de Botton, Aïssa Maïga, Julien Personnaz

du mardi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

au Théâtre Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles
75017 PARIS

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LES STARS : Balutin – Prévost, deux cabots au Théâtre Saint-Georges

“Quels cabots !” Ce sont les premiers mots qui viennent en tête à la sortie du Théâtre Saint Georges, après avoir assisté à ce duo de stars. Les comédiens et les personnages se confondent au bout du compte, en fin de soirée. Daniel Prévost est égal à lui-même, joueur, gueulard, provoc. On croirait le rôle de cette pièce créée à Broadway en 1972 écrit pour lui. Troublant.

SAMSUNG CSC
On avoue. Même si l’affiche est alléchante, nous avions quelques appréhensions avant de voir Les Stars au Théâtre Saint-Georges. Ce n’est pas que Jacques Balutin et Daniel Prévost soient de mauvais acteurs, mais leur connotation boulevard pouvait donner à cette pièce, à priori, une petite touche désuète. Nous n’avons pas boudé notre plaisir.

Deux artistes du spectacle comique, brouillés depuis 11 ans sont contraints de reformer leur duo pour une soirée hommage aux grands humoristes diffusé sur une grande chaine de télé américaine. Ceci avec l’entremise du neveu de l’un deux (Benjamin Boyer), agent de son oncle.
Ce duo composé de Willy Clark (Daniel Prévost) et Ted Lewis (Jacques Balutin) doit passer outre ses inimitiés et les désillusions d’antan pour être prêt le jour J.
Une gageure considérant l’antipathie qui les dévore.

Le Théâtre Saint-Georges accueille donc deux maîtres  du boulevard. Avec cette pièce écrite par Neil Simon originalement intitulée The Sunshine Boys,  on assiste au duel acharné et bouillonnant de deux cabots que sont Balutin et Prévost. Aucune surprise dans le rôle pour ce dernier, aigri et revanchard à souhait, mais on constate une maîtrise plus forte du flegme du grand Jacques.

Certes la pièce n’est pas d’une grande inventivité, mais elle va droit au but : les échanges et saillies s’enchainent avec aisance. Tout y passe : ressentiments, différents l’un envers l’autre, mais aussi une admiration réciproque qui n’avait jamais été avouée lors de leur période faste et leur séparation imprévue et subite.

SAMSUNG CSC
On sourit et jubile à voir Daniel Prévost se débattre dans sa solitude, abandonné du monde du showbiz et tentant de resté digne.
On savoure la droiture de Jacques Balutin qui a survécu à l’épreuve du temps et  à la rupture de ce couple comique.
On regrette le rôle très succinct de l’infirmière (Bérangère Gallot), qui n’a qu’une dizaine de minutes sur scène et apporte une présence vivifiante.

Certains diront que c’est une affiche de spectacle pour les plus de 50 ans, mais voir ces deux acteurs mythiques sur la scène du Saint-Georges, comme on pourrait aller voir Galabru, reste une expérience du théâtre.
Vous sortirez avec la patate, et le sourire.
Un bon remède à la morosité ambiante !

Les stars Théâtre Saint Georges Jacques Balutin Daniel Prevost affiche Neil Simon The Sunshine Boys critique avis humour

Les stars

Pièce de Neil Simon
Mise en scène et adaptation : Pierre Laville
Avec : Jacques Balutin, Benjamin BoyerBérangère Gallot, Daniel Prévost

jusqu’au 30 avril 2015
du mercredi au vendredi à 20h30
les samedis à 17h et 20h30, les dimanches à 16h

Théâtre Saint-Georges
51 rue Saint-Georges
75009 PARIS

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Converse Avant-Poste célèbre les groupes de demain à l’Olympia

Initié en septembre 2013, le programme Converse Avant-Poste est le fruit de la collaboration entre Converse et le Nouveau Casino dont le but est de promouvoir les jeunes espoirs de la scène française.

Converse avant poste OLYMPIA concert live découverte jeunes talents naive new beaters paris Encore! Alpes Chill Bump
Après une série de concerts et soirées découvertes de talents bien au chaud à l’institution de la rue Oberkampf dans le 11e, Converse Avant-Poste prend ses quartiers exceptionnellement à l’Olympia pour convier le plus grand nombre lors d’une soirée unique en son genre.

Les trois coups de coeur  programmés lors de cette soirée : Encore!, Alpes et Chill Bump, auront le bonheur de partager la scène avec des guests pour des duos qui dépoteront. Imaginez plutôt : Naive New Beaters, Hippocampe Fou et un nom surprise dévoilé au dernier moment pour le troisième invité. Histoire de pimenter la soirée.
Ces duos d’un soir répètent au Nouveau Casino depuis quelques jours.

Image de prévisualisation YouTube

En un an et demi, Converse Avant-Poste a mis en lumière des groupes émergeant tels que Fakear, Samba De La Muerte ou encore Banquise.
Habituellement programmée chaque jeudi au Nouveau Casino, cette soirée plein feux sur les nouveaux artistes promet une nuit des instants lives inédits et décoiffant le 9 mars prochain !

Alors réservez vite vos billets. 16 euros pour un max de son et le confort d’un Olympia, c’est pas donné d’en profiter tous les jours.

Converse avant poste OLYMPIA concert live découverte jeunes talents naive new beaters paris

CONVERSE AVANT- POSTE

Le lundi 9 mars 2015 de 19h30 à 23h30

ENCORE ! meets Naive New Beaters
CHILLBUMP meets Hippocampe Fou
ALPES meets Guest

A l’Olympia
28, boulevard des Capucines
75009 PARIS

Prévente Digitick : 16 € (+ frais de loc.)
Sur place : 20 euros

 

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Une MARIE TUDOR glam rock à La Pépinière Théâtre

Ça va saigner !” une spectatrice (connaissant le texte de Victor Hugo) à son voisin à l’extinction des lumières de La Pépinière Théâtre

L’interprétation de Cristiana Reali qui incarne la folie pure d’une reine se consumant d’une passion ardente pour un bel italien est à elle seule le meilleur des arguments pour vous inciter à voir cette version glam rock captivante de Marie Tudor.

Cristiana Reali comédienne scène MARIE TUDOR pièce de Victor Hugo La Pépinière Théâtre Opéra Paris mise en scène Philippe Calvario photo by Florian Fromentin

Björk, Pink Floyd, guitare électrique live en fond sonore, pantalon de cuir ou doré pimpant, la mise en scène de Philippe Calvario s’octroie des libertés voire audaces qui pourraient malmener certains fidèles de théâtre classique.

Ici, l’on est plutôt dans une vision fantasmée de l’Histoire, une veine initiée par Patrice Chéreau avec La Reine Margot – Cristiana Reali brune incendiaire nous rappelant au bon souvenir de la grâce d’Isabelle Adjani – et suivies par les séries Tudors et Rome. Rien n’est tout à fait réaliste et pourtant le récit ne perd en rien de son intensité, de ses sursauts de lucidité mêlés au contexte historique.

MARIE TUDOR pièce de Victor Hugo Cristiana Reali Jean Philippe Ricci Jade Fortineau La Pépinière Théâtre Opéra Paris mise en scène Philippe Calvario  photo by (c) Florian Fromentin

Le spectateur a le temps de s’imaginer les contours de cette reine, celle-ci ne faisant son apparition qu’au bout de 40 minutes de récit.
Marie Tudor est une héroïne passionnée et intense proche de La Dame aux Camélias, de Adèle H, avec un supplément de folie dont certains des excès font rire.
La justesse du jeu de Cristiana Reali participe à l’adhésion à ce récit où il est tour à tour question d’honneur, d’amour, de fidélité, de jeux de pouvoir et d’hystérie.

La tension ne cesse de s’élever, suivant le cours de rebondissements bien sentis jusqu’à un climax qui laisse sans voix.

Affiche pièce MARIE TUDOR avec Cristiana Reali Jean Philippe Ricci Jean-Claude Jay mise en scène Philippe Calvario La Pépinière Théâtre Opéra rue Louis Le Grand Paris graphisme Michel Bouvet

MARIE TUDOR
de Victor Hugo
mise en scène : Philippe Calvario
avec : Cristiana Reali, Jean-Philippe Ricci, Jean-Claude Jay, Philippe Calvario en alternance avec Benjamin Guillet, Régis Laroche en alternance avec Pierre-Alain Leleu, Jade Fortineau, Anatole de Bodinat, Stanislas Perrin, Pierre Estorges, Robin Goupil, Valentin Fruitier, Thomas Gendronneau
du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 16h
au Théâtre La Pépinière
7, rue Louise le Grand
75002 PARIS
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