La Compagnie Rat The Pack nous embarque dans un spectacle hybride qui allie arts du cirque, chorégraphies, références cinématographes et bande-originale hip-hop. Speakeasy en envoie et ne laisse aucun répit aux spectateurs pris par le rythme des musiques de Chinese Man.
Deux dates exceptionnelles à la Cigale, Paris, les 23 et 24 mars.
Un mafieux et son garde du corps, une pin’up glam à mort, une jolie poupée version Betty Boop, un barman fou et un électron libre, un brin anarchiste. Le cadre film noir US des années 30 – avec quelques variantes – est planté.
Les hommes portent fier chemise blanche, pantalon, veste et gilet. Ces dames sont élégantes à souhait. On imagine les contraintes que ça peuvent engendrer ces habits de scène pour leurs mouvements. Mais rien n’y paraît.
La Cie The Rat Pack joue la carte de la putain de classe pour assurer son show.
Voltiges, portées à grands renforts de muscles, mat : les numéros sont prenants et ne souffrent pas de longueurs. On va à l’essentiel.
Le jeu de balancier entre la gracieuse voltigeuse (Clara Huet) et le garde du corps, (Guillaume Juncar) qui la retient de tout le poids de son corps avec une agilité déconcertante est bluffant.
Rivalités et complot se traduisent par des bagarres derrière le bar et autres cascades relevées sur la piste.
Speakesasyest un savant mélange de force, de technique, d’action et d’humour. Les membres de la compagnie ont un talent fou.
Il manque sans doute le numéro qui nous clouerait vraiment à nos sièges. Mais la soirée n’en est pas moins savoureuse.
Speakeasy
par la Cie The Rat Pack
Mis en scène : Régis Truchy Avec Vincent Maggioni, Andréa Catozzi, Clara Huet, Ann-Katrin Jornot, Xavier Lavabre, Guillaume Juncar musique originale : Chinese Man
Deux dates exceptionnelles les 23 et 24 mars 2019 à 19h
à La Cigale
1210 boulevard de Rochechouart
75018 PARIS
et du 11 juin 2019 au 10 août 2019
du mardi au samedi à 19h30
au Palais des Glaces
37 rue du Faubourg du Temple
75010 PARIS
Audacieux d’adapter un des chefs-d’œuvre de Jacques Demy, Peau d’âne, pour la scène. Jean-Luc Choplin, le tout nouveau directeur du Théâtre Marigny, comble les passionnées de comédies musicales, les amoureux de contes à dormir debout et tous les spectateurs qui gardent leur âme d’enfant vissée au corps. Un vent so 70’s souffle sur la scène du Théâtre Marigny pour le meilleur et l’enchantement jusqu’au 17 février 2019.
Une fantaisie totale
Forêt sur scène, boules à facettes, fée sur patins à roulettes, fleurs géantes, robes de princesse… Le directeur artistique, Emilio Sagi, et son équipe déploient un enchanteur cadre pour adapter ce conte connu de tous et toutes.
Un roi esseulé. Sa fille est belle comme un cœur si bien qu’il envisage de l’épouser. Une fée délurée à souhait vient jouer les farceuses en conseillant la pauvre enfant de retarder l’inévitable mariage.
Et un prince charmant.
L’histoire est simple, cousue de fils blancs ou d’or. Mais le charme est bel et bien intact. Surtout qu’Emilio convoque l’esprit et le kitsch de Jacques Demy et que les ritournelles de Michel Legrand sont intemporelles.
Marie Oppert qui incarne Peau d’âne est pétillante comme il se doit. La fée-marraine (Emma Kate Nelson) est délurée et drôle. La mère du prince charmant (Marie-Agnès Gillot) en fait des caisses avec sa robe, ses bras, drama queen à mort, et ça nous plaît.
Je me souviens encore, enfant, d’avoir été étonné qu’un hélicoptère fasse son apparition en toute fin de film. Je trouvais que ça ne collait pas forcément aux contes que je découvrais. Mais ce détail-là m’a marqué suffisamment pour m’en souvenir, environ 30 ans après.
C’est aussi ça la beauté du spectacle vivant, pouvoir renouer avec ses souvenirs d’enfance, ces histoires qui ont marqué notre jeunesse et nous rappeler notre légèreté.
Peau d’âne
d’après un film de Jacques Demy adapté de Charles Perrault Musique de Michel Legrand
Direction artistique : Emilio Sagi avec Daniel Bianco, Pepa Ojanguren, Eduardo Bravo et Nuria Castejon
Direction musicale : Thierry Boulanger et Patrice Peyrieras
Avec : Marie Oppert, Michael Denard, Emma Kate Nelson, Olivier Fredj, Marie-Agnès Gillot, Christine Gagnieux, Franck Lopez et la participation exceptionnelle de Claire Chazal.
Totem, le spectacle du Cirque du Soleil actuellement à Paris, nous a tellement passionné que nous avons voulu en savoir plus. Avoir le regard d’un des artistes qui performent chaque soir pour éblouir le public. Et c’est Virginie Canovas qui nous dévoile les coulisses de cette production mise en scène par Robert Lepage. L’artiste est capable de voltiges aériennes absolument spectaculaire en compagnie de ses deux partenaires. Totem est prolongé jusqu’au 30 décembre.
INTERVIEW / Virginie Canovas
UsofParis : Comment décririez-vous Totem en quelques mots ? Et votre personnage ?
Virginie Canovas : Totem retrace l’évolution de l’espèce humaine dans différentes ères du temps. Mon personnage est une déesse bollywoodienne inspirée des pin-ups des années 50. Elle arrive à la plage et rentre dans un jeu de séduction et de compétition dans les airs avec les deux autres garçons. Nous exécutons un trio d’anneaux aériens qui demande beaucoup de force, de souplesse et de contrôle.
Qu’est-ce que ce Totem a de plus que les autres créations du Cirque du Soleil ?
Je dirais que la particularité de Totem est dans les projections sur la scène qui rajoutent vraiment une autre dimension au visuel. Elles nous transportent encore plus dans l’histoire.
Depuis combien de temps faites-vous partie de ce spectacle ? Combien de jours, de mois de répétitions ont-ils été nécessaires ?
J’ai commencé mon aventure sur Totem en août 2017 avant cela j’étais sur le spectacle Amaluna et Saltimbanco.
J’ai passé 6 semaines aux studios d’entraînement de Montréal pour apprendre le rôle où je m’entraînais tous les jours . Puis, j’ai eu 3 semaines d’intégration une fois que je suis arrivée sur la tournée avec 3 à 4 entraînements par semaine sur scène.
La plus belle émotion vécue avec le Cirque du Soleil ?
Difficile d’en sélectionner une après 10 ans d’aventures avec Le Cirque du Soleil. Mais je dirais que la première fois que nous avons présenté Amaluna devant un public à Montréal, c’était tellement intense… Faire partie de la création d’un spectacle est une expérience extraordinaire.
On donne tout ce qu ‘on a pour créer le meilleur spectacle possible, on y met beaucoup de nos idées artistiques et acrobatiques. Et l’expérience humaine acquise tout au long est juste magique et unique.
Alors la première fois qu’on présente le fruit de 6 mois de travail collectif, c’est comme si un rêve devenait enfin réalité ! Et le sentiment de fierté et d’accomplissement personnel est tellement fort que les mots sont durs à trouver pour décrire les émotions.
Le plus beau pays visité grâce au Cirque du Soleil ? Pourquoi ?
Virginie Canovas : Avec Le Cirque du Soleil, j’ai tourné aux Etats-unis, Canada et en Europe. Je dirais que l’Italie est au top de ma liste : les paysages, la culture, la gastronomie italienne, les gens…
Tout est simplement beau, bon et chaleureux là-bas. Le Lac de Côme est définitivement mon endroit préféré en Italie.
Votre astuce pour supporter au mieux un décalage horaire ?
Haha, le décalage horaire ? bonne question !
Je voyage beaucoup, de l’Europe jusqu’à Las Vegas où j’habite maintenant. Donc ce sont des longs voyages de 11h à 15h, voire plus des fois. Alors je dirai que dormir dans l’avion est une bonne première option. Une fois arrivé à destination, un bon repas sain pour reprendre de la bonne énergie. Et beaucoup d’eau car on est très déshydraté après un voyage en avion dû à l’air pressurisé qui est plus sec que la normale.
Et dernière astuce se coucher à une heure raisonnable. Rester allongé même si le sommeil ne vient pas ou plus, au moins le corps se repose.
Un conseil pour garder votre énergie chaque soir ?
Tout est dans la tête pour moi, c’est elle qui décide de l’énergie qu’on a ou qu’on veut projeter. Je me parle intérieurement de façon positive, je m’encourage, je me rassure… cela me donne confiance, canalise mon énergie et me rend forte d’une certaine façon.
Avant d’entrer sur scène, je fais des exercices de respiration qui m’aident à trouver mon équilibre, cela me calme et me booste en même temps.
Une anecdote personnelle ou professionnelle avec Paris ?
Paris est toujours une ville intense pour moi car ma famille peut venir me voir et pour certains d’entre eux c’est la première fois qu’ils voient un spectacle du Cirque du Soleil.
Je suis heureuse et fière de pouvoir leur faire vivre un bout de ma vie et de pouvoir les serrer dans mes bras après le spectacle.
C’est la plus belle des récompenses.
Le plus beau témoignage d’un spectateur que vous ayez reçu après un spectacle ?
Lorsqu’un spectateur me dit qu’il a vécu un moment unique, qu’il n’a pas vu le temps passer et qu’il ne voulait pas que ça s’arrête, je me dis : “mission accomplie, la magie du cirque a marché !”
Interview by Alexandre
Virginie Canovas est à l’affiche de Totem du Cirque du Soleil
jusqu’au 30 décembre 2018
du mardi au samedi à 20h matinée le samedi à 16h30 le dimanche à 13h30 et 17h
Parc de Bagatelle Bois de Boulogne
Route de Sèvres 75016 Paris
Après nous avoir fait palpiter la saison dernière avec Cirkopolis, le Cirque Eloize nous transporte dans son délirant Saloon monté de toutes pièces au 13ème Art Théâtre à Paris. Tout est possible : des cabrioles à n’en plus finir, des grands écarts, des portées, des voltiges, des bagarres, de l’amour, une course-poursuite…
Le Cirque Eloize a l’art de savoir captiver son public d’un bout à l’autre de la soirée.
Le rythme est bien sûr frénétique avec des numéros bluffants, jubilatoires et totalement maitrisés. Mais il y a aussi des moments au coin du feu, des instants qui échappent à la frénésie. Ces derniers sont courts mais ça fait du bien aussi.
L’ensemble de cette création s’adapte à l’univers du Far West Américain et à celui des cowboys. Du décor en bois, à la musique country-folk, aux costumes et aventures sur la piste.
Dans ce Saloon, les numéros sont tous excellents et inventifs.
L’acrobate qui s’envoie en l’air à la force des bras avec ses sangles réalise en fait un rodéo imaginaire sur un cheval qui ne tient pas en place.
La course-poursuite se passe sur un train dont le wagon de tête est un piano. Et un duel entre hommes se fait à la force de sauts et de jeux d’équilibre sur une bascule.
Dans ce décor, une histoire d’amour arrive même à naitre, non sans difficulté. Mais c’est cela qui est palpitant !
Saloon du Cirque Eloize
mise en scène : Emmanuel Guillaume avec Nathan Biggs-Penton, Andreas de Ryck, Rosita Hendry, Guillaume Larouche, Camille Leclerc, Giovanni Maldonado, Joana Martinho, Trevol Pool, Meghane Poulet, Johan Prytz, Paul Roberto et Owen Winship
jusqu’au 6 janvier 2018
@ Le 13ème Art Théâtre
Centre commercial Italie 2
Place d’Italie
75013 PARIS
du mercredi au samedi à 21h
matinées le samedi et le dimanche à 16h
Représentation supplémentaire le 31 décembre
Le Parcours du Roi offre un Château de Versailles libéré des hordes de visiteurs, touristes et autres passionnés d’histoire de France. La nuit tombée, les samedis de décembre émerveillent à travers une visite-spectacle immersive et exceptionnelle.
Entre concert impromptu, démonstration de danse dans la Galerie des Glaces, numéro de magie ou encore duel au fleuret, les salles du Château du Versailles se dévoilent aux téméraires, de la plus belle des manières.
Plus d’une heure de spectacle
Accueillis par des aboyeurs royaux, les portes du Château de Versailles version nocturne s’ouvrent à nous. Les costumes sont chatoyants et gracieusement ornés.
En plus d’une heure de déambulation, on peut toucher une partie de la vie de cour du 18e siècle.
Les personnages sont travaillés, les expressions restent du grand siècle. Entre chaque représentation, les spectateurs déambulent dans les appartements royaux qui se montrent sous des lumières parfois un peu blafarde.
Dans la Galerie des Glaces, des danseurs entament menuet et autres danses avec en introduction la Marche pour la cérémonie des Turcs de Lully. Les costumes sont richement décorés et les pas de danse maitrisés.
Un instant musical suspendu qui nous plonge aussi dans cette vision particulière des confins du monde du temps de Louis XIV.
Dans une autre pièce, on croise le Grand Mamamouchi. Ce dernier joue de ses pouvoirs magiques et d’un humour un peu décalé pour le lieu. Un instant de complicité bien pensée.
Après avoir traversées les salles dédiées à l’exposition Louis Philippe, la foule fait masse autour d’une scène de duel improvisé.
Alors, les deux bretteurs font tinter l’acier de leur fleuret en un combat pour l’honneur. Homme contre femme, c’est une lutte singulière qui nous offerte.
Suite à cette joute à l’issue originale, petits et grands pourront rencontrer Louis XIV, reconverti en Père Noêl.
Et nous avons été touchés par sa gentillesse extrême et une douceur dans la voix qui nous a fait nous replonger dans une enfance et une magie de Noël, pas si lointaine.
Le Parcours du Roi
Tous les samedis
jusqu’au 29 décembre 2018
Séance à 18h, 18h20, 18h45, 19h10 et 19h35
de 30 à 45 €
au Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles
Campana au Centquatre est surprenant et c’est merveilleux !
Je ne m’attendais pas à être emporté par une si petite troupe, dans un cirque à dimension réduite – j’ai plus l’habitude des plateaux à une bonne dizaine de circassiens. Le Cirque Trottola déploie une inventivité qui bluffe : des trappes cachées dans le plancher à la bande-son hyper travaillée, de la musique live avec doubles manches de guitare et collection de cloches à la poésie de l’équilibre. Arriver à emporter le public avec une brouette de jardin ou une échelle, c’est absolument magique !
Il faut une dose de folie pour clamer : « Mon pays c’est la vie ! », par deux fois, juché sur une échelle qui tourne, le tout sur une piste de cirque, sous un chapiteau, à Paris. Mais cette folie est grisante, elle rapproche du divin.
Cette poésie colle à la peau. Je n’ai pas pu m’empêcher de sortir un stylo et d’écrire la phrase dans le creux de la main de peur de l’oublier, emporté par d’autres émotions, d’autres fulgurances au cours de la soirée.
Bonaventure Gacon, cet ours ou viking français, à la barbe impressionnante, comme la largeur de ses épaules, est un circassien fascinant. L’artiste est autant doué pour les prouesses physiques, les portées que pour le jeu. Bonaventure, véritable caméléon, est à la fois cet acrobate bourru, nonchalant et rassurant que ce clown en guenilles, improbable et attachant.
Il forme un duo tordant, physique et émouvant avec sa partenaire de piste Titoune, au physique si fluet. Titoune, elle, s’envoit en l’air à la force des bras de Bonaventure ou sur un trapèze. Légère, expressive, elle emporte aussi toute l’attention du public, touché par ses talents.
Le duo est accompagné des deux musicos Thomas et Bastien qui assurent une bande-originale aussi rythmée qu’audacieuse. Chacun semblant se dédoubler derrière leurs instruments. La chanson italienne est une très belle folie musicale.
Le Cirque Trottola a conçu de vraies trouvailles visuelles et sonores. Le final est absolument incroyable quand le plancher de la piste se fissure dans une vague de fumée. Promis, je ne spoilerai pas. Mais cette vision n’est pas prête de vous quitter.
Merci au 104 et au Théâtre de la Ville de s’être associés pour nous faire vibrer plus que d’habitude et nous permettre de nous enchanter encore.
Campana
par le Cirque Trottola
avec Titoune et Bonaventure Gacon
et Thomas Barrière et Bastien Pelenc
à partir de 10 ans
jusqu’au 22 décembre 2018, à 20h
dans le cadre de la programmation avec le Théâtre de la Ville
Après les scènes ouvertes Debjam Comedy au Jamel Comedy Club ou Le Fieald au Théâtre Trévise, maintenant il faut compter le Sketch Comedy du Théâtre du Marais. Ok, ce n’est pas vraiment une scène ouverte… Mais chaque lundi à 20h, une brochette d’artistes déjà sur scène vient présenter ses atouts pour chauffer une salle pas forcément conquise d’avance.
15 min pour séduire
Face aux spectateurs, cinq humoristes et un MC. Ce lundi, c’est Cartman qui nous avoue faire ses premiers pas sur scène avant de se lancer dans son futur one man. Les lundis ne ressemblent, Tristan Lopin a aussi été MC d’un soir.
Côté humoristes, il y a aussi bien des petit(e)s jeunes que des artistes avec une certaine bouteille. A voir, pêle-mêle : Caroline Vigneaux, Ben H, Melha, Pablo Mira, Élisabeth Buffet, Aymeric Lompret, Soum Dembélé, Bun Hay Mean (Chinois Marrant) , Baptiste Lecaplain, Donel Jack’sman…
Lors de notre venue le plateau était composé de Gérémy Crédeville,D’jal, Marine Baousson, Odah & Dako et Marion Mezadorian.
Et particularité de la soirée : deux spectateurs sont garants du “bon goût” des textes et deux autres auront la possibilité de désigner leur coup de coeur, en lançant leur coussin-coeur sur scène 🙂
Ce soir, on connait déjà le grand BG G. Crédeville. On a aimé découvrir Marion Mezadorian et le public aussi ; elle a eu droit à son joli coeur. Odah et Dako ont taillé un beau costard aux influenceurs et influenceuses, et c’est mérité ! Marine Baousson reprend avec talent le rôle de La Lesbienne Invisible d’Océan. En revanche, on a moins adhéré à l’univers de D’jal.
C’est aussi ça les plateaux d’artistes, tous les goûts sont sur scène et dans le public !
Vous êtes avides de rire et de nouveautés, le Théâtre du Marais vous attend le lundi, qu’il vente, pleuve ou qu’il fasse une chaleur intense ! L’entrée est en participation libre. Chapeau les artistes !
Sketch Comedy
Tous les lundi à 20h
Spectacle gratuit, participation libre au chapeau en sortie.
Rechargé à bloc, Rachid Badouri est de retour à Paris pour une série de shows au Comédia. Le Québécois d’origine marocaine nous propulse dans son délire total avec générosité et délectation. Rechargé est un spectacle de stand up actif. Badouri ne tient pas en place, son pied de micro ne lui sert que pour son entrée (n’arrivez pas en retard) et sa sortie de scène.
Badouri, son père, sa mère, sa femme et vous
Rachid Badouri nous fait l’effet de Taz, le Diable de Tasmanie (dessin animé de Looney Tunes). C’est un tourbillon sans cesse en action capable de cris surprenants, voire flippants. Il a une capacité de déformation faciale impressionnante.
Le tout pour nourrir sa folie et son regard aussi bien excessif, juste et caricatural sur Paris, sa jeunesse, le couple.
Quand on n’a pas eu l’occasion de voir l’humoriste à l’œuvre dans l’émission Vendredi tout est permis, on ne sait pas trop ce qui peut arriver sur scène.
Et c’est ce qui est le plus trippant, découvrir sa folie, ses vannes sans en faire des tonnes non plus. Et surtout sa capacité à jouer avec les accents.
A la sortie de la salle, un spectateur lançait à un autre : « C’est comme Gad Elmaleh, il n’y a pas que les vannes!» et c’est vrai qu’il y a de ça.
L’incarnation de son père est absolument excellente, avec l’accent, le choc des cultures et l’incidence sur son éducation.
Un final percutant
La dernière partie du spectacle vient bouleverser l’ambiance en partant dans le récit avec voix-off, jeu de lumière, tension.
Rachid Badouri offre alors un tout autre visage, sans filtre et enrichi par le récit de sa vie.
Standing ovation méritée pour l’artiste. Rechargé c’est bien plus que du stand up !
Rachid Badouri Rechargé
@ Le Comédia
4 boulevard de Strasbourg
75010 PARIS
Les vendredis et samedis à 19h
Dates supplémentaires : dimanche 23 et 30 décembre à 19h
et jeudi 27 décembre à 19h
Le Cabaret de Madame Arthur c’est la folie de Pigalle comme on l’aime. C’est la tradition du travestissement en version culte, live et connectée à Insta. Charly Voodoo, Corrine, Morian, Patachtouille, Vaslav de Folleterre, Martin Poppins… sont des créatures de la nuit aussi farfelues, délurées que géniales et glamour.
Notre première fois chez Madame Arthur reste incontestablement inoubliable ! Depuis, on y retourne avec allégresse, pour l’ambiance, l’inattendu et le charme certain de ces personnages hors normes.
Toutes les occasions sont bonnes pour s’encanailler chez Madame Arthur : une dépression en solitaire, un ennui collectif, une envie de fantaisie, un besoin d’inspiration, de légèreté, de folie.
Le programme est différent d’un soir à l’autre, selon les artistes sur scène et en salle, le choix de chansons, les réactions du public.
Tout dérapage est possible et forcément grandiose !
Madame Arthur chante en français !
L’unique mot d’ordre : un répertoire 100 % français. Le choix est large : de Brigitte Fontaine à Camille Sain- Saëns, Higelin, Barbara, Bashung en passant par Diterzi, Daho, Trust et la Reine des Neiges. Les surprises sont légions : costumes, perruques, maquillage, interprétations, accessoires, guests…
Ces créatures de la nuit sont provocantes, sexy en talons hauts, string ou jockstrap, glamour avec leur bustier, plumes, paillettes dans la barbe, fard sur les paupières.
Elles sont toutes photogéniques en diable. Chacune a son charme et peut nous faire dresser les poils de tout le corps avec une simple chanson.
Comme Corrine qui reprend magnifiquement Le Courage des oiseaux de Dominique A, Patachtouille, Champagne d’Higelin, Morian qui cherche un millionnaire ou qui a “tout mangé le chocolat.”
On renoue avec des chansons beaucoup moins connues aussi et ça fait du bien.
Des séquences inoubliables
Et puis, il y a des scènes cocasses qui échappent aux smartphones.
Le visage de Jacques Gamblin dans le fessier de Martin Poppins. Le talon ultra fin de Morian calé dans l’entre-jambes d’Emmanuel de la team UsofParis – juste remerciement après avoir noué le corset de l’artiste avant son entrée en scène.
Ou encore la même Morian versant un seau à champagne entier sur un spectateur consentant du premier rang.
Ou encore Melody Gardot émue de rencontrer Bambi tout juste descendue de scène à plus de 80 ans.
BONUS : Madame Arthur aime l’effeuillage !
La preuve avec le Divan Japonais. Une soirée folle avec numéros de strips délurés (Kiki Béguin qui réalise un dessert sur scène), chauds comme la braise (Pierre Louis qui danse, tournoie, virevolte), coquins (Colette Collerette et subjuguants (Sucre d’Orge ou Soa de Muse).
Cabaret Madame Arthur / Divan du Monde
75 bis, rue des Martyrs
75018 PARIS
les jeudi, vendredi et samedi à partir de 20h
Spectacle à 21h et 23h
Club en français à partir de minuit
Chaque semaine la troupe de Madame Arthur chante… un artiste célèbre ou une thématique 3 soirs de suite.
Céline Dion, Mylène Farmer, France Gall, Jean-Jacques Goldman, les comédies musicales, les chansons de film…
Ne manquez pas les soirées effeuillages nommées Divan Japonais
Totem signe le grand retour du Cirque du Soleil sous chapiteau à Paris, depuis Amaluna. Moins de maquillages, des corps d’athlètes qui se découvrent et des numéros toujours aussi dingues. Le tout mis en scène par un dieu québécois du théâtre : Robert Lepage. L’émerveillement est à son comble !
Totem, une machinerie imparable
Le Cirque du Soleil a le don de savoir nous capter pour une soirée entière. L’enfant a matière à être ensorcelé. L’adulte a de quoi lâcher prise pour s’imaginer aussi bien en équilibre sur un bout de bois ou à voltiger dans les airs.
Cette fois, ce n’est pas un enfant qui porte le récit ou un personnage fil rouge – ce qui n’est pas désagréable en soi. Totem, c’est l’histoire de l’espèce humaine et l’humanité qui mène le récit dans un mélange d’époques et de continents.
Il y a des danses amérindiennes, des chants africains, l’équilibrisme asiatique, un savant fou, un Italien caricatural, des maîtres-nageurs ultra sexy mais aussi des animaux (singes, amphibiens…).
La parade des numéros alterne prouesse, magnificence, entente parfaite entre les artistes et pointes d’humour bien relevées.
Monocycles, trio d’anneaux, barres russes…
Cette fois, les visages sont, pour la plupart, sans masque et non surchargés de maquillage. Totem n’est pas un conte mais plus un récit enchanté. Il y a donc plus de réalisme que dans les autres spectacles du Cirque du Soleil présentés à Paris.
Et surtout, il est possible de voir les corps de certains athlètes qui performent torses nus. Attention les yeux, il y a du lourd.
L’un des premiers numéros à être éclatant est le quintette de jeunes femmes sur monocycles. D’une part, elles sont perchées à plus de deux mètres du sol, premier coup de flip. D’autre part, elles jonglent avec des coupelles en métal et tiennent l’équilibre parfois à une jambe et pédale, deuxième coup de flip. Le brio est à son paroxysme !
Le trio d’anneaux voltigeurs est un numéro musclé. Les torses imberbes des deux hommes sont massifs et les bras et épaules de l’acrobate féminine peuvent causés quelques complexes à la gente masculine présente dans les gradins.
Le numéro est ingénieux dans l’alternance de montées et descentes des figures aériennes, des coups de force et de l’intensité.
Les barres russes font se déployer un groupe d’hommes aux carrures distinctes. Il y a les porteurs aux larges épaules et cuisses et les acrobates plus fluets pour de meilleurs sauts.
A un moment, un des frêles acrobates se met à descente un escalier imaginaire sur les barres en bois. C’est sidérant.
Ma voisine et aussi cousine a aimé comme moi le décor avec l’écran vidéo ingénieusement intégré et qui fait parfois donne l’illusion d’une vue en relief.
Les costumes sont aussi absolument sidérants.