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Comme à la maison @ Théâtre de Paris : une folie incroyable !

Comme à la maison : Suzanne, mère de famille, tente de mettre de l’ordre sous son toit, chaque soir au Théâtre de Paris, à l’occasion de la bonne année.
Entre sa sœur sur un fauteuil, son mari mourant et ses trois enfants à problèmes, la première journée de l’année ne va pas être de tout repos. 

Comme à la maison

“On n’est pas très récupérables !” Françoise Pinkwasser 

Il y a des familles que l’on préfère voir sur scène plutôt qu’avoir chez soi. En l’occurrence, celle croquée par les auteurs Bénédicte Fossey et Eric Romand ne manque pas de caractère, de piment et de surprises. 

Suzanne (Annie Gregorio) est une gueularde, maniaque de l’organisation, avec un avis bien tranché sur tout. Rien ne peut réellement l’émouvoir en apparence si ce n’est son garçon chéri, Titou, parti au Canada pour une vie meilleure.

À sa sortie de scène, Annie Gregorio nous confie : “Le passé de Suzanne, c’est des années et années de non-dits. Je la connais, je l’ai croisée, rencontrée.”
Pierre Cassignard, le metteur en scène : “je viens de province et je confirme que ce genre de famille existe.”

Avec sa sœur Ginou, Suzanne accueille avec vigueur ses premiers convives : Michel et sa femme Gwennaelle puis sa fille, Sylvie.
Il faut composer entre les appels répétés du patriarche en fin de vie à l’étage, le gratin au four, les premiers accrocs. 

Les esprits vont s’échauffer assez vite, pour aller de plus en plus dans le trash à mesure que les révélations des uns viennent heurter l’entendement des autres.

Comme à la maison

Comme à la maison est drôle, provoquant, bien écrit! 

Pierre Cassignard a été témoin de sessions d’écriture des auteurs : C’était Roland Garros entre eux, quand j’allais les voir les dernières semaines.”

Un auteur de théâtre venu voir la pièce a avoué à Pierre-Olivier Mornas : “Quand on écrit, on s’arrête juste avant… avec le déballage.” Preuve de l’audace du duo d’auteurs qui n’a peur de rien et qui est allé jusqu’au bout du règlement de compte familial.
#jouissif

Bonus : 

Lisa Martino nous a confirmé que les matinées du dimanche étaient plus dissipées côté public qu’en semaine avec des commentaires qui fusent : “Le pauvre !”, “il y va pas de bon cœur !”

Avant de rajouter que la réaction la plus mignonne entendue était celle d’un enfant assis au 1er rang qui voit entrer la comédienne emmitouflée : “Regarde la petite-fille, elle a froid !” #cute 

Comme à la maison

Comme à la maison 

Auteurs : Bénédicte Fossey et Eric Romand
Mise en scène : Pierre Cassignard
Avec : Annie Gregorio, Lisa Martino, Françoise PinkwasserAude Thirion, Pierre-Olivier MornasJeoffrey Bourdenet

du mardi au samedi à 21h
matinées : le mardi à 17h et dimanche à 15h

au Théâtre de Paris – Salle Réjane
15 rue Blanche
75009 PARIS

Page officielle de la pièce : commealamaison 

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Ramsès II aux Bouffes Parisiens : facétieux Sébastien Thiéry

Sébastien Thiéry frappe un nouveau coup avec une situation rocambolesque, un gros lot de quiproquos et de l’humour décalé. Ramsès II à l’affiche des Bouffes Parisiens ne laisse pas indifférent. Cette création peut aussi bien surprendre que déconcerter, faire rire qu’irriter.

Ramses II

Ramsès II quelle folie ! 

Si l’on accepte le deal de se faire surprendre, de retrouver l’écriture particulière de Sébastien Thiéry – celle qui nous avait autant enthousiasmé que touché avec Momo  -, il y a de fortes chances de passer une bonne soirée aux Bouffes Parisiens.

On ne comprend pas tout de suite que c’est le gendre Matthieu qui rend visite à ses beaux-parents, Jean et Elisabeth. La discussion est un peu décousue puis arrive le sujet essentiel : “où est Bénédicte ?

Interrogation légitime des parents. Matthieu manque de précision, noie le poisson, répond à côté, oublie même l’accident de son beau-père désormais en fauteuil roulant. 

Ramses II

Le doute s’installe dans le cerveau des parents. Jean est plus véhément, violent, vulgaire que sa femme. La tension est palpable. 

François Berléand a eu droit à un traitement tout particulier, lié à son âge. C’est lui-même qui nous l’a confié après la représentation. Alors en tournée avec Thiery pour Momo, le comédien est consterné de recevoir autant de mails de propositions d’équipements spécifiques pour les plus de 60 ans. L’auteur lui promet de l’équiper d’un siège remonte escaliers pour sa prochaine pièce. 

Ramses II

Le résultat, Berléand est en fauteuil roulant mais son jeu ne perd rien en intensité face à un Elmosnino démoniaque. 

L’affrontement des deux hommes réserve des séquences décalées, improbables, surprenantes, jusqu’à la dernière, intense.

Confidences en coulisses 

Eric Elmosnino avoue avoir été surpris par le “premier degré du public, très réactif. C’est assez beau à voir. Il y a des réactions d’enfants. On est dans le temps présent.”

La pièce a volontairement un titre improbable. François Berléand nous confirme qu’il n’est pas nécessaire d’y trouver un sens : “Thiéry a cherché le titre le plus absurde !” 

Ramses II


Bonus
: applaudir ou non l’entrée en scène de Berléand ? Habituellement, le public reste silencieux. Mais le soir de notre venue, il y a eu des claquements de mains, surprenant le comédien qui n’a pu s’empêcher de rire. Quelques minutes avant le sujet avait été abordé entre les comédiens, en coulisses.

Ramses II

Ramsès II

de Sébastien Thiéry
Mise en scène : Stéphane Hillel
avec : François Berléand, Eric Elmosnino, Evelyne Buyle, Elise Diamant

aux Bouffes Parisiens
4 rue Monsigny
75002 PARIS

du mardi au samedi à 21h
matinées : le samedi à 16h30 et dimanche à 15h

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Requiem pour les artistes au TEC : audacieux et ténébreux

Lors de la visite inaugurale du tout nouveau Théâtre Elizabeth Czerczuk ou TEC, l’esprit insufflé par la maîtresse des lieux nous avait impressionnés… L’initiation à son univers confidentiel se poursuit avec sa dernière création, Requiem pour les artistes. Ce « théâtre chorégraphique » nous mène d’un ballet funèbre à une apologie de la vie dans un style dont la beauté viscérale se trouve être à la fois saisissante et envoûtante.

Requiem pour les artistes

Une musique ardente et imperceptiblement inquiétante accueille un cortège de morts-vivants aux costumes et maquillages troublants de perfection. Ces pantins désarticulés aux valises trop lourdes entament une danse convulsive dont la vigueur et l’intensité semblent trouver leurs sources dans le désespoir qui les habitent.

La purification nécessaire aux défunts pour atteindre un état de grâce va alors se manifester sous la forme d’une transe exutoire. Avec les valises en allégorie, ils explorent le passé, se heurtent à lui et éventuellement tentent de le rectifier. Finalement, ils vont parcourir un chemin les ramenant à la vie. Telle une résurrection, les personnages réinvestissent leurs corps avec agilité et alacrité.

Requiem pour les artistes

La portée de ce spectacle est d’éveiller en chaque individu la conscience de sa propre condition. En effet, nous caressons tous l’espoir du bonheur. Mais lorsque celui-ci nous échappe, il ne reste plus que l’angoisse… L’aspect dramatique et funeste  qui nous est présenté a pour but d’éveiller en nous une catharsis.

Elizabeth Czerczuk sait guider sa troupe de façon à ce que l’individualité de chacun magnifie l’ensemble de cet art vivant. C’est assez époustouflant de voir à quel point les comédiens sont animés. Ils rendent chaque représentation unique car ils n’interprètent pas une chorégraphie, ils la vivent avec ferveur et passion.

Mention spéciale à l’accompagnement musical et visuel tout à fait remarquable !

Une chose est sûre, l’empreinte insolite et unique d’Elizabeth Czerczuk ne vous laissera pas indifférent…

by Jean-Philippe

Requiem pour les artistes

Requiem pour les artistes

Mise en scène et chorégraphie : Elizabeth Czerczuk
Musique originale : Sergio Gruz, Julian Julien
Chant : Erik Karol
Scénographie, décors : Joseph Kruzel
Costumes : Joanna Sroka Jasko
Régie Son, Lumières : Tsiresy Begana, Adrien Colomb
Avec : Marie Chéreau, Laurence Crémoux-Colson, Szandra Deáki, Angela Diana, Aurélie Gascuel, Roland Girault, Valentina Gonzales Salgado, Yvan Gradis, Marie-Cécile Gueguen, France Hervé, Erik Karol, Yann Lemo, Barbara Orzelowska, Chantal Pavese, Sarah Pierret, Coralie Prosper, Zbigniew Rola, Elzbieta Rosa Desbois, Elzbieta Swiatkowska, Roxy R.Théobald, Miguel Angel Torres Chavez, Özge Pelin Tüfekçi, Julien Villacampa Boya Saura.

jusqu’au 2 décembre 2017

Les jeudi, vendredi et samedi à 20h30

Théâtre Elizabeth Czerczuk
20 rue Marsoulan
75012 Paris

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Être ou paraître / Julien Derouault : audacieux et beau

Avec Être ou paraître, Julien Derouault impressionne en roi-clown-danseur pris entre la poésie, la nuit et la tragédie de la vie couchées par le génie d’Aragon et de Shakespeare. Télescopage en jean bleu, couronne de roi, canne de bonimenteur et rythmes électro au Studio Hébertot. 

Julien Derouault

Être ou paraître : solo de danse poétique 

Il faut le voir pour le croire. La force d’interprétation qui confère presque à la folie est spectaculaire. Julien Derouault danse, vit les mots qu’il interprète dans tout son corps, les transpire.
Ses contorsions sont aussi vitales que les mots qu’il nous lance.

Les extraits de textes sont chargés de sens, de génie, ce qui n’empêche pas l’interprète de faire preuve d’humour, de détourner le propos, de désarçonner le sacré.

On croit parfois halluciner, comme si l’interprète devant nous étant pris d’une transe, sous influence d’un dieu ou d’un démon inconnu.
Sa vibration corporelle est palpable, son souffle si près de nos oreilles grâce à la proximité de la salle.

Être ou paraitre : une interprétation subjuguante, animale, essentielle.

Ma voisine ce lundi – qui est aussi ma mère – résume le mieux la performance : Julien a donné tout ce qu’il pouvait donner. C’était prenant. Je suis abasourdie. J’ai été soufflée. Se donner à fond, comme ça, j’en avais mal pour lui.”

Julien Derouault

Être ou paraître 

Avec Julien Derouault
Mise en scène et chorégraphie : Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
musique : Yannael Quenel

Un spectacle du Théâtre du Corps

Le dimanche à 19h
Le lundi à 20h 

au Studio Hébertot
78 bis Boulevard Batignoles
75017 PARIS

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(In)achevé @ Théâtre La Croisée des Chemins : authentique & passionné

Dans la vie, il n’y a pas d’échappatoire. C’est également le cas en amour. Il n’est jamais aisé d’aborder le déclin d’une relation qui nous a longtemps transportée sans ressentir de la souffrance. Cette affliction, il faut la vivre. Elle fait de nous des êtres particuliers et nous accorde ainsi notre valeur. Puis, discrètement, ressurgit en nous un sentiment que nous pensions avoir perdu à jamais : l’espoir. C’est tout cela que Zem-Zem nous livre dans (In)achevé une pièce qui ne laisse rien au hasard…

Inachevé

Nous découvrons Elle et Lui, deux personnes partageant leur ultime moment à deux : la rupture. C’est alors qu’ils revivent devant nous, telle une rétrospective, les moments forts et intenses de ce qui fut Eux.

En premier lieu, il y a la rencontre, drôle, touchante, unique, qui vous fera sourire. Puis l’euphorie des débuts, jusqu’aux premiers instants où la résistance fait timidement place à la confiance. Aux moments heureux se succèdent les doutes et les premières blessures. Chacun va alors les combattre pour retrouver la complicité donnant toute la beauté à la relation. Seulement parfois, les sentiments et les efforts ne suffisent pas…

Inachevé

Zem-Zem et Maxime Couette font vibrer cette partition humaine par leur énergie, exprimée aussi bien par les mots que par l’expression physique. En effet, comment parler d’amour sans y inclure la sensualité du corps ? Il est le miroir de nos sentiments. La mise en scène souligne parfaitement son importance jusqu’à le laisser parfois s’exprimer seul, apportant une légèreté parfois nécessaire.

Bien que relatant l’histoire d’un couple, cette pièce est une révérence à toutes les rencontres humaines, bouleversant une vie, dont l’empreinte reste immuable…

En sortant du théâtre, une pensée positive nous traverse. Si parfois la vie nous laisse quelque part entre l’agonie, l’optimisme et l’expectative, cela nous rappelle que nous sommes des êtres humains et que nous sommes en vie… 😉

by Jean-Philippe

(In)achevé


De et mise en scène : Zem-Zem
assistée pour la mise en scène de Ghislaine Bizot

avec : Zem-Zem et Maxime Couette
Musique : Folo

Jusqu’au 5 novembre 2017

les samedis et dimanches à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Au départ… : parenthèse incisive & pleine de vie au Théâtre La Croisée des Chemins

Telle une déclaration envers les femmes et leurs combats, le Théâtre la Croisée des Chemins initie cette saison un cycle intitulé : Récits de femmes. Au cours de certains spectacles, des thématiques variées seront abordées d’un point de vue féminin. L’adaptation du roman Au début… de François Bégaudeau ouvre ce cycle. La rencontre de deux femmes nous livre un portrait aussi impétueux que tendre sur la maternité, avant, pendant et après la naissance.

Au départ

Judith est une institutrice belle et rebelle, garçon manqué, ex-punk qui a longtemps rejeté sa féminité. Avoir un enfant ? La belle affaire… Certainement pas ! Au fil du temps se mature une pensée inspirée par une phrase de son père… Ou la grossesse d’une collègue qui… À moins que peut-être son compagnon… ?

Emmanuelle, ingénieur agronome, a vu sa construction identitaire entachée par les nuisances de sa mère à son propos. Sa souffrance grandit en même temps qu’elle. Son désir d’enfanter est inexistant tellement la peur de reproduire ce schéma est intense. Néanmoins, son corps semble prendre peu à peu le dessus sur son esprit…

Au départ

C’est avec tendresse et fougue que ces deux destins vont se mêler, s’enlacer, s’entrechoquer ou se compléter. Le chemin menant au désir d’enfant, à la grossesse, à l’accouchement et aux premiers instants d’être maman est ainsi livré sans fard. Entre joies et désillusions, attentes et surprises, le spectateur se retrouve à faire des liens entre ces deux personnages attachants qui ne nous laissent pas indifférents.

La mise en scène permet de dégager véritablement les émotions du texte. Le jeu des comédiennes est abouti, les chorégraphies libératrices, l’interaction avec le public présente sans être intrusive. Cette pièce avait pour but d’exposer le lien indéfectible que la maternité révèle entre les femmes. Pari tenu ! Avec beaucoup de pudeur, d’humour et de délicatesse, nous levons le voile sur les méandres de secrets enfouis…

by Jean-Philippe

Au départ

Au départ…



d’après Au début… de François Bégaudeau
Adaptation et mise en scène : Jacques Grange
Avec : Cécile Martinet et Yasmine Bargache

Jusqu’au 3 novembre 2017

les jeudis et vendredis à 21h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Marco Polo et l’hirondelle du Khan : splendide voyage onirique

Marco Polo et l’hirondelle du Khan : partir du réel et se laisser porter par l’imaginaire… C’est dans la Mongolie du XIIIe siècle qu’Eric Bouvron revisite la rencontre de deux grands hommes : Kublai Khan et Marco Polo.
Ils représentent respectivement l’Orient et l’Occident, la vieillesse et la jeunesse, la souveraineté et l’idéologie, la terreur et le charme… Malgré toutes ces oppositions, un lien les unit…
Ce choc culturel nous livre, au Théâtre La Bruyère, une fantastique épopée où se mêlent politique, pouvoir et bien évidemment l’amour…

Marco Polo et l’hirondelle du Khan

C’est dans l’intimité d’une chambre que nous rencontrons Kublai Khan, un Empereur vieillissant et malade. Auprès de lui se trouve sa quatrième femme, sa préférée, son « hirondelle ». Il lui parle d’un jeune homme venu d’Occident, un certain Marco Polo, dont la fougue et l’impertinence l’ont interpellé. Kublai Khan voit en lui l’initiateur d’une impulsion novatrice nécessaire à la poursuite de l’expansion de son Empire.

Marco Polo et l’hirondelle du Khan

Marco Polo est subjugué par ce Grand Khan, sa puissance, sa splendeur mais aussi sa défiance. Ce sont deux mondes qui se confrontent, un Orient éclatant à son apogée et un Occident en plein essor, prêt à le supplanter. C’est entre ces deux univers que va virevolter une certaine belle et innocente hirondelle, quitte à se brûler les ailes…

Débute alors de façon insidieuse un combat mêlant passion dévastatrice, lutte pour le pouvoir et désir dont l’issue ne peut être que fatale… Mais pour qui ?

L’intrigue est parfaitement menée par une interprétation époustouflante des comédiens, agrémentée d’effets sonores et lumineux réussis ! Le décor est modeste, mais une chanteuse lyrique et deux musiciennes mongoles aux costumes chatoyants accentuent les sentiments dégagés par le texte, ce qui crée une atmosphère enveloppante et fascinante.

Marco Polo et l’hirondelle du KhanPlus que du théâtre, c’est un véritable spectacle qui nous mène très loin au cœur de l’Asie…

By Jean-Philippe

Marco Polo et l'hirondelle du Khan
Marco Polo et l’hirondelle du Khan

de et mis en scène par : Eric Bouvron assisté de Victoire BERGER-PERRIN
Collaboration artistique : Damien RICOUR-GHINEA
Costumes : Sarah COLAS
Lumières : Edwin GARNIER

Avec Jade PHAN-GIA, Laurent MAUREL, Kamel ISKER en alternance avec Eliott LERNER
Musiques et chants : Ganchimeg SANDAG, Bouzhigmaa SANTARO, Cécilia MELTZER et Didier SIMIONE

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 15h30

Théâtre La Bruyère
5, Rue La Bruyère
75009 Paris

Tel : 01 48 74 76 99

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Ludwig au Théâtre La Croisée des Chemins : enchanteur et captivant !

Si la vie tumultueuse de Louis II de Bavière vous est inconnue, rendez-vous au Théâtre La Croisée des Chemins ! Vous serez fasciné par le côté avant-gardiste et la personnalité tourmentée de ce monarque. Plus qu’un récit biographique, Olivier Schmidt signe un portrait tendre, enivrant et bouleversant de celui qu’on nommait le « roi perché ».

ludwig

À tout juste 18 ans, Ludwig accède au trône de Bavière. Il doit faire face à une crise politique risquant de changer à tout jamais l’avenir de son pays… À la compagnie de ses ministres, il préfère celles de Richard Wagner, son amour inconditionnel, d’Élisabeth d’Autriche, sa cousine qu’il admire profondément et de jeunes hommes avec lesquels il se donne et s’abandonne, au grand désespoir de sa mère désirant lui imposer un mariage conforme au protocole, qu’il rejette…

ludwig

Ludwig est un homme libre, fantasque et lunaire se laissant dominer par ses passions destructrices dont certains proches abusent… Il va connaître la splendeur puis l’abandon, l’amour et ses désillusions, la défection des siens, la fourberie des autres, la folie et la trahison…

Avec ferveur, énergie et sans surjouer, les comédiens abordent des thèmes de la vie du souverain dont l’écho reste terriblement actuel : le droit à la différence, les enjeux du pouvoir, la liberté sexuelle et morale.

ludwig

L’aspect intime et enveloppant dû à la mise en espace du théâtre ne fait qu’accentuer l’intensité de l’œuvre. Quant à l’interprétation des comédiens, c’est juste un délice que de les voir évoluer sur scène ! Du partage, une belle complicité, un plaisir évident et beaucoup de talents. Vous ajoutez une mise en scène moderne et dynamique et vous obtenez Ludwig : un excellent moment de théâtre !

P.S : Ludwig est éligible aux P’tits Molières 2018 et sera présent cet été à Avignon 😉

By Jean-Philippe

ludwig

Ludwig



de et mise en scène : Olivier Schmidt
avec : Julien Hammer, Rafael Vanister, Charlotte Moineau, Séverine Wolff, Olivier Schmidt

jusqu’au 10 novembre 2017

les jeudis et vendredis à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Théâtre Elizabeth Czerczuk : écrin insolite pour l’expression des Arts

Surprenant ! Voici le premier adjectif qui nous est venu à l’esprit en découvrant ce lieu. Cet endroit, dont les travaux se finissent à peine, possède d’ores et déjà une âme forte et singulière. L’étonnement se dissipe rapidement lorsque vous rencontrez Elizabeth Czerczuk et son charisme envoûtant. Avant l’ouverture officielle du théâtre le 5 octobre prochain, voici nos impressions !

Théâtre Elizabeth Czerczuk

Un univers caractéristique

Des murs peints en noir, des mannequins désarticulés, le maquillage soigné de tous les collaborateurs, le choix des matériaux, rien n’est laissé au hasard. Le but est de faire pénétrer d’emblée le visiteur dans cette ambiance qui sera retrouvée dans les spectacles : la mort et la folie, certes, mais également des perspectives de rédemption et d’émancipation.

Théâtre Elizabeth Czerczuk

Théâtre du corps, théâtre de l’âme

Elizabeth Czerczuk désire offrir une expérience sensorielle unique à chaque visiteur par le biais de ses spectacles : donner du souffle, partir en quête de la vérité intérieure. Les représentations se font dans une salle de 200 places, libre de tout cloisonnement, avec gradins modulables et innovations technologiques mettant ainsi le spectateur au cœur de cette aventure humaine. Pourquoi ? Pour réinventer les codes de la relation comédien-spectateurs ! Le public fait partie intégrante de la représentation et s’immisce plus profondément dans l’univers intérieur des personnages. Ainsi, il se trouve chamboulé et intimement touché, ce qui donne lieu à une véritable catharsis.

Théâtre Elizabeth Czerczuk

Un lieu de vie

Pour se reconnecter après le spectacle, rendez-vous dans la cour arborée après un passage au bar. Vous pourrez peut-être échanger avec des compagnies étrangères accueillies dans les chambres mises à leur disposition. Sinon, venez profiter du grand hall d’accueil avec ses tableaux. Un laboratoire de radicalité artistique organise des conférences sur les grands maîtres qui ont inspiré Elizabeth Czerczuk et enfin, si vous souhaitez prolonger l’expérience, il y a l’école de théâtre !

Théâtre Elizabeth Czerczuk
Photo © Théâtre Elizabeth Czerczuk

Avant de partir, nous avons eu la primeur d’assister à un aperçu de Requiem pour les artistes qui sera présenté à partir du 5 octobre et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons hâte de voir la suite !

by Jean-Philippe

Théâtre Elizabeth Czerczuk

20 rue Marsoulan
75012 Paris

Tel 01 84 83 08 80 / 06 12 16 48 39

Inauguration le 5 octobre 2017

Plus d’info sur le site du théâtre

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Indociles au Théâtre des Mathurins : Audrey Dana bluffante !

Audrey Dana, vibrante interprète d’une galerie de personnages aussi barrés, originaux, géniaux et à la marge. Indociles au Théâtre des Mathurins réinvente le “seul en scène” avec de belles trouvailles de mise en scène dont la présence de la batteuse Lucie Antunes.

Indociles
photo Emilie Brouchon

Indociles : hymne à la vie 

Audrey Dana s’est associée à Murielle Magellan pour nous livrer l’histoire de Véro une enfant qui se rêve peintre. Autour d’elle virevoltent des femmes : sa mère, des amies, des rencontres et aussi son père.
Avec un réel talent, la comédienne campe ces 14 personnages pour nous faire vivre une bribe de leur histoire, découvrant la personnalité de ces Indociles.

C’est à la fois drôle, tragique, passionnant, déstabilisant aussi. 

Les changements de personnages sont d’une fluidité folle, instantanés.  Audrey Dana est une brillante interprète, usant d’un minimum d’accessoires.
La bande-son abstraite tout en percussions assurée par Lucie Antunes apporte rythme, tension et couleurs à cette galerie de portraits. 

Indociles impressionne. Le monologue final est d’une force incroyable. Il a été comparé à Léo Ferré pour mon voisin. 

Je suis ressorti du théâtre avec l’évidence que j’étais aussi un indocile, gorgé d’un souffle euphorisant.

Indociles

Indociles 

Avec Audrey Dana et Lucie Antunes
Écrit et mis en scène par Audrey Dana et Murielle Magellan

du mardi au samedi à 19h

jusqu’au 18 novembre 2017

au Théâtre des Mathurins 

36, rue des Mathurins
75008 Paris 

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