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Trop tout : agréable partage avec Nadine Charvolin

Quelle personne ne s’est jamais entendue dire au moins une fois dans sa vie : «Tu ne fais rien comme tout le monde, fais les choses normalement ! ». Mais normalement pour qui, par rapport à qui ou à quoi ? Avec le concours de sa personnalité affirmée et lassée de cette notion de « normalité », Nadine Charvolin a donné naissance à Trop tout. À son image, découvrez au Théâtre la Croisée des Chemins un seule-en-scène à la fois dynamique, authentique et subtilement touchant.

Trop Tout

Dès sa naissance, Nadine Charvolin a tout de suite su qu’elle était différente : trop grande, trop mince puis trop grosse, trop de caractère, trop de joie de vivre communicative (oui, oui, on le lui a reproché !). La façon dont elle évoluait et s’épanouissait ne correspondait pas à la «norme». Pour autant, elle était parfaitement intégrée à la société mais quelques remarques ou de petits mots lui rappelaient régulièrement qu’elle tanguait dangereusement sur le mauvais côté du cadre.

Cette différence revendiquée la mène a des rencontres cocasses, pittoresques, surprenantes et paradoxalement banales qu’elle se décide à nous raconter. Tout y passe, les hommes bien sûr, les collègues de travail, la crise identitaire des adolescents, les ami(e)s…

Nous allons donc passer un peu plus d’une heure à rire, à rêver, à se révolter ou à réfléchir sur ces situations faisant finalement partie de notre quotidien. D’ailleurs, la comédienne n’hésite pas à entrer en interaction avec le public. Elle sait donner le ton pour nous transporter dans son univers composé de musique, de bonne humeur, d’une fine autodérision et d’un humour subtil auquel nous adhérons !

Ainsi, lorsque les lumières s’éteignent, une inattendue et amusante table ronde se met en place avec Nadine, notre nouvelle copine. Nous commençons alors à bavarder, à échanger, à rire encore et surtout à partager. Au final, toute la portée de ce spectacle au genre aussi indéfini que son initiatrice est là. Se servir de son histoire afin de créer un contact humain et c’est très (nous pourrions même dire trop !) plaisant. 🙂

by Jean-Philippe 

Trop Tout

Trop tout

De et avec : Nadine Charvolin
Mise en scène : Nadine Emin, Thomas Bobichon

Les samedis et dimanches à 19h30

Jusqu’au 22 avril 2018

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Miracle en Alabama @ Théâtre La Bruyère : remarquable & inattendue surprise

« Tout a ses merveilles, l’obscurité et le silence aussi ».
Cette citation d’Helen Keller sied parfaitement à son vécu. Avec Miracle en Alabama, nous sommes touchés par l’intense rencontre entre cette jeune fille sourde et muette, entourée d’un amour familial maladroit et une institutrice atypique, obstinée et avant-gardiste. Entre émotion, persévérance et sensibilité, nous assistons au Théâtre La Bruyère à l’éveil d’un nouveau sens pour Helen : celui de la vie.

Miracle en Alabama

Helen naît en Alabama peu après la guerre de sécession. À deux ans, elle fait une congestion cérébrale à la suite de laquelle elle perd la vue et l’ouïe. Désarmés, impuissants et avec un fond de culpabilité, ses parents la laissent vivre comme elle le désire, la transformant ainsi en enfant sauvage.

En effet, plus le temps passe, plus son rapport au monde devient conflictuel et empreint de colère. Bien qu’aimants, ses parents sont malhabiles et épuisés. Ils décident, en dernier recours avant l’internement, de faire appel à une éducatrice un peu particulière.

Lorsque Annie Sullivan observe le fonctionnement de cette famille soudée mais étouffante, elle ne tarde pas à trouver ce qu’il manque à Helen : être éduquée. Seulement, pour entrer en relation avec elle, il faut élaborer une nouvelle méthode d’apprentissage du langage.

Avec acharnement et ténacité, l’éducatrice communique sans relâche avec Helen, attendant le déclic par lequel tout avancera. La tâche est fastidieuse. Annie doit faire face aux réticences du père, à ses propres démons, à l’archaïsme d’une société en mutation mais également à ses doutes, ses limites.

Une dynamique haletante

Pendant plus d’une heure, nous entrons tour à tour dans la peau des différents protagonistes et nous sommes littéralement happés. Tout comme eux, nous sommes dans l’attente d’un miracle. Le jeu des comédiens est d’une justesse inouïe nous rendant chaque personnage attachant de par ses contradictions et son humanité…

Le plus de cette pièce est le mélange délicat entre l’histoire d’Helen, d’Annie, mais aussi des frasques familiales d’une famille américaine de la fin du 19ème siècle. De ce fait, le rire s’invite, apportant un équilibre parfait entre légèreté et émotion.

À l’issue de la représentation, nous retenons la force de l’amour, de la patience et de la persévérance mais surtout la rage de vivre animant des personnes par lesquelles tout est possible. 🙂

En somme, un beau et subtil moment de théâtre à ne surtout pas manquer !

by Jean-Philippe

Miracle en Alabama

Miracle en Alabama

De William Gibson
Adaptation et mise en scène : Pierre Val
Avec : Pierre Val, Valérie Alane, Stéphanie Hedin, Marie-Christine Robert, Julien Crampon et en alternance Lilah Mekki et Clara Brice

Jusqu’au 31 mars 2018

Du mardi au samedi à 21h
Matinée le samedi à 14h30

au Théâtre La Bruyère
5, Rue La Bruyère
75009 Paris
Tel : 01 48 74 76 99

Représentations surtitrées les : 
17 mars à 14h30
22 mars à 21h
31 mars à 14h30

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Les bijoux de pacotille : tendre regard intérieur sur l’enfance

Quel enfant n’a jamais entendu de la part de ses parents : « Comment feras-tu lorsque nous ne serons plus là ? » Céline Milliat Baumgartner le découvre à l’âge de 9 ans. Dans Les bijoux de pacotille, au Théâtre du Rond-Point, elle part à la (re)découverte d’une jeunesse trop tôt envolée. Ainsi, en ouvrant avec douceur et élégance la porte d’une enfance faite de souvenirs disparus, fantasmés ou inventés, cette œuvre universelle vient délicatement frapper à la nôtre…

Après avoir épuisé un adolescent novice, la jeune et espiègle Céline rejoint paisiblement le pays des songes. Il faut dire qu’elle a l’habitude des baby-sitters avec un père souvent absent pour le travail et une mère actrice. Sauf que le lendemain matin, à son réveil, ils ne sont toujours pas rentrés et elle s’interroge…

les bijoux de pacotilleArrive alors son grand-père, lui donnant des bijoux de pacotille appartenant à sa mère. Ce sont les seuls rescapés d’un tragique accident. Débute ainsi pour la jeune fille une nouvelle vie d’enfant sans parent…

En s’apprêtant à devenir maman à son tour, Céline Milliat Baumgartner ressent le besoin d’écrire afin d’affronter les manques, absences et incertitudes de son passé. Enfin, ce beau travail de réparation la mènera à s’interroger sur la façon dont chaque individu se sert de ses souvenirs, de sa mémoire et de ses fantômes afin d’en dégager le terreau rêvé de sa vie d’adulte.

les bijoux de pacotille

Sur scène se dévoilent des photographies anciennes, des films Super 8, un rapport de police, de subtils tours de magie, un surprenant miroir ou des pointes virevoltantes sur le Lac des Cygnes… Accompagnés de plus d’une mise en scène aérienne et intime de Pauline Bureau, nous sommes saisis par l’univers sensible de la narratrice et ce qu’elle génère au plus profond de nous-mêmes.

Au final, c’est là toute la profondeur de cette pièce : un doux et imprévisible partage…

P.S : la scène où Céline Milliat Baumgartner s’enivre et s’enlace grâce à l’intensité d’un souvenir olfactif est d’une rare beauté…

by Jean-Philippe

Les bijoux de pacotille

Les bijoux de pacotille

De et avec : Céline Milliat-Baumgartner
Mise en scène : Pauline Bureau

du 6 au 31 mars 2018

du mardi au samedi à 20h30
dimanche à 15h30

Au  Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklyn D. Roosevelt
75008 Paris

et au Théâtre de Chelles, le 6 avril

Le livre Les bijoux de pacotille
(Éditions Arléa)

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Douce-Amère aux Bouffes Parisiens : une partition incroyable

Avec Douce-Amère, Michel Fau, passionné de textes oubliés, nous révèle une facette surprenante de Jean Poiret. Dans les années 70, l’auteur a croqué avec une justesse folle les réalités du couple, de l’amour et a saisi les contours d’une femme libre. Une pièce audacieuse, captivante et intelligente qui nous renvoie à nos propres questionnements intimes. 

Philippe a la clairvoyance d’observer que son couple est malade, proche de la fin. Il se rend vite compte aussi que Michel, son invité, est son « antidote » parfait pour que son épouse se détourne de lui. Mais il souhaite garder le contrôle et ne pas être totalement dessaisi de sa vie conjugale. Ainsi, il s’intéresse aux hommes de la constellation de sa femme.

Un texte d’une folle modernité

Le constat est saisissant :  les dialogues sont d’une intelligence, d’une finesse qui emporte. Cette histoire de couple nous révèle à notre propre vécu. Car oui, il faut avoir connu l’amour pour vibrer à l’unisson de ces personnages. Leur questionnement a été le nôtre ou le sera.
Écrite en 1970, ce texte corrosif à l’époque à l’humour un poil acide, résonne encore avec modernité aujourd’hui.

Comment éviter, une fois séparés, de se cogner au souvenir de lieux et décors que nous avons fréquenté avec notre ex ?
Dans quelle mesure effacer les traces de l’autre dans nos habitudes, notre nouvelle relation ?
Et quid de la vitale nécessite d’enchaîner sur un autre amour ou de succomber à sa pleine liberté ?

Le décor inspiré par le désigner Pierre Paulin, les costumes colorés, barrés, aux coupes improbables plantent le cadre de jeu so 70’s.
Mélanie Doutey est belle, vibrante, exaltée, irraisonnable face à un Michel Fau qui en impose en assurance, bons mots et cynisme.
Quant aux prétendants, ils composent à eux trois l’image de l’homme parfait. Michel (Christophe Paou) est cultivé, classe et raisonné, Stéphane (David Kammenos) un baroudeur aux cheveux ras, brut de forme et aventureux. Et Gilles (Rémy Laquittant) un petit oiseau tombé du nid, musclé et imberbe, peau parfaite, personnalité à façonner.

Douce-Amère, “une pièce imprévisible”
Lors de notre rencontre d’après représentation, Michel Fau nous a confié sa passion pour Jean Poiret et pour cette pièce à “l’écriture très sophistiquée et à la forme particulière. Il apprécie “ce qu’elle dit des différents fantasmes : charnel, platonique, virtuel… Les sentiments humains n’ont pas changé, à la différence des codes.”
Il ajoute au sujet du choix de remonter cette œuvre sortie de l’oubli : “Je n’aime pas les textes qui donnent des leçons. J’aime l’ambiguïté. C’est une pièce qui a des mystères.”
La complicité qu’il a avec son interprète, Mélanie Doutey est évidente. Il lui a offert un rôle en or : “ce qui est beau, c’est qu’Élisabeth est aussi fascinante qu’agaçante !

Et au sujet de sa nécessité de mettre en scène et jouer, Michel Fau a la parole sage : “Je suis un chef d’orchestre et c’est important que le metteur en scène soit sur le plateau. Certains metteurs en scène deviennent paranoïaques quand ils ne jouent pas, car ils finissent par se sentir extérieur à tout ce qui se passe sur le plateau.
Mes angoisses de metteur en scène sont calmées quand je monte sur scène. Et mon ego d’acteur est remis à sa place.”

BONUS : Michel Fau garde en continu un œil sur ses partenaires. Et il fait donc des notes, qu’il dépose en loges, après les représentations pour que les comédiens restent dans la vérité et la justesse de leur jeu et personnage. Classe ! 

Douce Amère

Douce-Amère
de Jean POIRET
mise en scène Michel FAU
avec Mélanie DOUTEY, Michel FAU, David KAMMENOS, Christophe PAOU, Rémy LAQUITTANT

jusqu’au 22 avril 2018

de mardi au samedi à 21h
en matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 15h

Bouffes Parisiens
4 Rue Monsigny
75002 Paris
Tel. 01 42 96 92 42

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Les Inséparables @ Théâtre Hébertot : généalogie des sentiments

Les apparences sont trompeuses, aussi bien dans la vie qu’au théâtre. Nous n’attendions pas grand-chose de cette pièce, Les Inséparables, exceptée l’excitation de retrouver nos deux chouchous Valérie Karsenti et Thierry Frémont sur scène. Nous avons été happés par le double rôle de Didier Bourdon et cette histoire qui touche au cœur.

Deux hommes entrent dans un atelier d’artiste à la large verrière pour faire entrer la lumière. Ils attentent un troisième homme, sujet de leur conversation. Il est question d’un artiste mondialement connu : Gabriel Orsini (Didier Bourdon), de l’héritage de cet appartement et de son manque d’inspiration depuis 3 ans.
Arrive un homme aigri, peu affable et cassant vis-à-vis de son fils et de son galeriste.

Les Inséparables
photo © Bernard Richebé

Le décor tournoie et offre une nouvelle histoire. Celle d’un banquier amoureux d’une peintre russe. La vie de bohème en plein Paris.
La vraie trouvaille de cette mise en scène est le décor, qui en pivotant, permet de changer d’époque.

Très vite, on s’attache à ces personnages qui ont tous des fêlures, des contradictions. On se prend à sourire face à ce banquier attentionné, à cette peintre pas si légère que cela et à ce peintre qui se révèle à nouveau à lui-même.

Les Inséparables
photo © Bernard Richebé

Didier Bourdon surprend par son jeu et sa capacité à changer de rôle tout au long de la soirée, jusque dans l’émotion.
Valérie Karsenti est divine en artiste espiègle et provocante.
Thierry Frémont touche aussi. Le cynisme de son personnage cachant une instabilité affective.

Les Inséparables

Les Inséparables est une pièce sur l’amour, la filiation, l’attachement, la mémoire.
Elle parle aussi des non-dits familiaux qui peuvent malmener les relations.

Quelques larmes couleront sans doute sur les joues d’hommes et de femmes sensibles, comme nous. Sans doute aussi, vous penserez à votre propre histoire et à la nécessité de vivre intensément chaque jour.

Les Inséparables

Les Inséparables

Une pièce de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie
Adaptation et mise en scène Ladislas Chollat
Avec Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon, Élise Diamant

Du mercredi au samedi à 21h
Samedi à 16h30
et dimanche à 16h

au Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris

Tel. 01 43 87 23 23

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Papa va bientôt rentrer au Théâtre de Paris : une réussite

Papa va bientôt rentrer à l’affiche du Théâtre de Paris surprend avec brio. L’on s’attendait à une comédie pure mais le fond de guerre du Vietnam frappant à la porte va bouleverser autant cette modeste maison sur scène que les spectateurs dans la salle.
Lysiane Meis, Marie-Julie Baup et Benoit Moret nous enchantent littéralement.

Papa va bientot rentrer Jean Franco, l’auteur de Papa va bientôt rentrer, est parti d’un sujet sur les papas plats (flat daddys). Ces reproductions cartonnées de papas militaires américains partis en guerre et qui laissent leur avatar à leur famille pour calmer l’absence qu’ils causent.
C’est drôle mais aussi complément aberrant et malheureusement ça a été une réalité pour nombre de familles dans les années 80, lors de la guerre d’Afghanistan.

Transposée en 1967, en pleine guerre du Vietnam, l’histoire prend tout son sens sur la légitimité de ce conflit, les conséquences de la séparation géographique et la vie singulière de ces femmes de militaires.

Mia et Suzan sont deux voisines à la personnalité diamétralement opposées. «  Ce qui m’a touché dans cette pièce c’est le fait que ces personnages qui auraient pu ne jamais se rencontrer, ont besoin de se retrouver et de se serrer les coudes. ” confie la comédienne Lysiane Meis après la représentation.
Ce deux femmes apprécient l’équilibre précaire de la conversation plusieurs fois par jour pour des petits riens, cédant aussi aux commérages, pour masquer l’absence.

Arrive un déserteur. Sa présence vient rappeler à Mia son engagement passé, ses blessures et le choix qu’elle fait.

Papa va bientot rentrer

Leçon de mise en scène de José Paul 

José Paul a partagé avec nous ses techniques de mise en scène.
Il travaille sur la pièce deux à trois mois avant les répétitions : “les acteurs ont besoin d’avoir quelqu’un qui sache tout avant !
José Paul souhaite qu’ils connaissent leur texte pour répéter dans les meilleures conditions. “J’aime travailler sur le long terme, les répétitions durent 2-3 mois.
Parce qu’il joue aussi : “je sais quand un acteur est heureux ou malheureux en répétition.

Le décor : “tout ce qui est sur le plateau est américain !” Son assistante a profité d’un voyage aux States pour chiner et rapporter des accessoires d’époque, années 60. Ouvrez donc l’œil sur les détails.

Enfin, il a eu l’occasion de lancer une belle réplique à un comédien qui souhaitait insuffler quelques changements dans son jeu, sur une précédente production : “Celui qui a raison est dans la salle !
#classe

Papa va bientôt rentrer est une pièce drôle, touchante et intelligente. Une histoire de liberté, de courage et d’amour. Un vrai beau moment de théâtre.

Bonus : Lysiane Meis avoue préférer ne pas savoir qui est présent dans la salle, journalistes comme amis avant d’entrer sur scène.
Manque de chance, ce jeudi soir, elle a vite identifié le rire d’un de ses partenaires de jeu, dans la salle : Sébastien Castro.

Papa va bientôt rentrer

Papa va bientôt rentrer
une pièce de Jean Franco
collaboration à l’écriture Jean-Yves Roan
mise en scène : José Paul 

avec Lysiane Meis, Marie-Julie Baup, Benoît Moret

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 17h
matinée le dimanche à 15h

au Théâtre de Paris
15 rue Blanche
75009 PARIS
tél. 01 42 80 01 81

BON PLAN : réservez vos places directement sur le site du Théâtre de Paris pour bénéficier d’un tarif spécial jusqu’au 4 mars.

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C’était quand la dernière fois ? – un duo vraiment mortel

A quelques jours de Saint-Valentin, C’était quand la dernière fois ? propose un scénario surprise imparable pour pimenter sa relation conjugale. Virginie Hocq et Zinedine Soualem campent à merveille un couple fatigué, blotti dans ses habitudes qu’une simple annonce va totalement rebooster.
Le Théâtre Tristan Bernard est le cadre d’une délicieuse séparation, drôle, dynamique et pimentée.

C etait quand la dernière fois
photo de Fabienne Rappeneau

Séparation originale et palpitante

C’était quand la dernière fois ? est l’histoire d’un couple qui se prépare à la séparation, qui se sépare mais de manière insolite, inédite voire inspirante pour certains mauvais esprits.
C’est Madame qui a lancé les hostilités en version du poison dans le dîner de son mari.
Alors que le poisson fait effet, Zinedine Soualem se débat comme il peut. Il est combatif et digne, touchant quand le mal l’atteint.
Cet empoisonnement (pas tout à fait indolore) est l’occasion de revenir sur quelques souvenirs, quelques moments ratés aussi pour le couple qui s’est laissé bercer par un confort et des certitudes.

c etait quand la derniere fois

Rôle sur mesure

En sortant du théâtre, on se demande qui d’autre que Virginie Hocq aurait pu interpréter cette bourgeoise à collier de perles capable des plus belles montagnes russes.
En effet, elle passe en un éclair de la complicité à la femme tranchante comme une guillotine, de l’espièglerie au doux sentiment de fatalisme.
Annoncer avec un tel aplomb à son mari qu’on l’a empoisonné tout en faisant le ménage – car oui, madame est maladivement maniaque – est quasi exemplaire.
On aime Virginie Hocq dansante, virevoltante avec sa longue robe rouge, provocante et volontaire pour un dernier élan et diablement manipulatrice.

C’était quand la dernière fois ? est une comédie piquante, délurée et efficace.
Elle fait aussi bien rire que réfléchir. Une pièce qui donnera envie certainement à des couples de redynamiser leurs sentiments avant qu’il ne soit trop tard.

C était quand la dernière fois

C’était quand la dernière fois ?

une pièce d’Emmanuel Robert-Espalieu
mise en scène : Johanna Boyé
avec Virginie Hocq et Zinedine Soualem

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 16h

au Théâtre Tristan Bernard
64, rue du Rocher
75008 PARIS
Tél : 01 45 22 08 40

BONUS : Chincilla, une autre pièce de l’auteur Emmanuel Robert-Espalieu se joue aux Feux de la Rampe à Paris, actuellement.

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Coupables à la Croisée des Chemins : terrible et viscéral

L’érosion du temps sur une relation peut imposer des silences et des absences sans pour autant dissiper des sentiments forts. Coupables, ce sont les retrouvailles de deux hommes à la dérive de leur vie. Dans l’ivresse, les langues se lient, puis se délient. Chacun réalise l’impact qu’il a pu avoir sur la vie de l’autre. Le lien invisible les unissant apparaît peu à peu, sombre, lourd et culpabilisant. À travers l’amour, l’aversion, la violence et la trahison, découvrez au Théâtre la Croisée des Chemins un thriller psychologique intense, talentueux et saisissant.

Dans un lit, deux hommes s’étreignent, rient, se chahutent.

Coupables

Quentin est venu rendre visite à l’improviste à Alexandre. De passage, il a loupé son train et trouve l’occasion parfaite pour retrouver son ancien ami de faculté à l’attachement indéfini. C’est probablement un signe du destin, qui sait ?

Dans l’euphorie des retrouvailles, ils se racontent leur vie, en surface. Ils parlent de Théo, un ami commun aux rapports tout aussi confus pour chacun et de Xavier, un plan cul d’Alexandre.

Puis, Quentin va trouver une seringue dans les affaires d’Alexandre. Celui-ci tente d’éluder puis s’enfonce dans un mensonge que son ami ne croit pas. De fil en aiguille, chacun va révéler à l’autre la terrible descente aux enfers qu’il vit… S’ensuit alors une montagne russe émotionnelle juste et prenante dans laquelle nous sommes transportés…

Coupables

Bien que nous puissions deviner les liens entre les protagonistes au cours de la pièce, Alexis Bloch arrive à nous perdre, nous captiver, nous enivrer pour nous maintenir en expectative et ça marche… Son style à fleur de peau, mêlant subtilement sensibilité et impétuosité nous a une fois de plus conquis. Bien que furtive, l’apparition de Mahmoud Ktari est touchante, renforçant l’acuité du texte. Et l’interprétation de Benjamin Gourvez est si prenante et émouvante que, submergés, des larmes perlaient par moments sur nos joues…

Nous étions tellement emportés et sonnés par cette intimité partagée que lorsque le rideau est tombé, quelques instants nous furent nécessaires afin de nous reconnecter et applaudir comme il se doit…

by Jean-Philippe

Coupables

Coupables

De et mis en scène par : Alexis Bloch
Avec : Alexis Bloch, Benjamin Gourvez, Mahmoud Ktari

les vendredis et samedis à 21h30

jusqu’au 3 mars 2018

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Faire semblant d’être normaux à la Croisée des chemins : mordant & spirituel

Que ce soit par protection, timidité ou vanité, chacun de nous est capable de donner le change face aux autres.
Au Théâtre la Croisée des chemins, un duo insolite composé d’un comédien et d’un pianiste fa craqueler le vernis de nos apparences afin de nous montrer ce qu’il peut y avoir de merveilleux en dessous. Et autant vous prévenir tout de suite : Faire semblant d’être normaux est un pur délice de l’esprit. 😉

Faire semblant d etre normaux

Deux jeunes hommes en combinaison d’ouvrier entrouvrent le rideau rouge et entament un dialogue. L’un est un peu prétentieux, presque outrecuidant tandis que l’autre est plutôt maladroit et timide. Les échanges sont fins, drôles et décalés. Immédiatement, un sourire apparaît sur nos visages. Le ton est donné pour la suite du spectacle !

S’enchaînent alors onze des plus grands textes de Giorgio Gaber et Sandro Luporini. Quel plaisir de découvrir pour la première fois en français les créations de ces précurseurs du genre « teatro-canzone » (théâtre-chanson).

Faire semblant d etre normaux

En effet, la particularité de ce spectacle est une subtile combinaison entre théâtre, musique et chant. Lorsque Benoît Valliccioni s’emporte avec exaltation dans une tentative de séduction, Mattia Pastore le suit par concomitance au piano. Tant et si bien que nous ne distinguons plus si c’est le piano qui accompagne le récit ou l’inverse !

Ainsi, nous suivons avec ferveur Monsieur tout le monde dans sa mise en scène du quotidien à travers la politique, la religion, l’amour, l’argent… Avec brio, énergie et dynamisme, nos deux comparses utilisent l’humour et toutes ses subtilités. Entre poésie et satire, chaque situation nous prête à rire mais également à réfléchir. C’est une excellente stimulation m’ayant rappelé cette citation d’Alexandre Herzen : «Le rire de Voltaire a détruit davantage que les pleurs de Rousseau».

En ce dimanche après-midi, la douce chaleur irradiante du feu de cheminée crépitant que je venais de quitter s’est insufflée en moi d’une autre manière, plus surprenante, mais tout aussi agréable…

by Jean-Philippe 

Faire semblant d etre normaux
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Faire semblant d’être normaux

de : Giorgio Gaber, Sandro Luporini
avec : Mattia Pastore, Benoît Valliccioni
mise en scène : Stéphane Miglierina

Tous les dimanches à 17h30

Jusqu’au 4 mars 2018

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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La Tragédie du Dossard 512 de Yohann Métay : rire à en perdre haleine

Sur scène, il apparaît en trottinant, Yohann Métay, la quarantaine est un sportif repenti. Son ancienne prédilection : la course à pied. Au cours d’une soirée “souvenirs sportifs” entre potes, le quadra, à l’époque un poil bedonnant à cause de la bière du nord, se voit lancer un “T’es cap’ ou t’es pas cap ?” Rien de tel pour froisser l’égo de notre homme.
Et c’est parti pour une passionnante course de fond intitulée : La tragédie du dossard 512 qui a rempli les salles de Paris et de France.
Attention ! Deux dernières dates :
les 27 et 28 décembre à la Cigale.

Sur le papier, un spectacle comique sur un trail de 160 km réalisé en 40 heures, qui part de Chamonix pour arriver à Chamonix, ça n’a rien de palpitant. “Deux jours deux nuits sans dormir… de Chamonix… à Chamonix ! Avant, j’étais normal.” comme l’intéressé le dit lui-même.
C’est sans compter la manière si particulière pour un accro au sport de tourner en dérision sa propre passion. Sportif ou non sportif, vous trouverez votre compte de rire dans ce spectacle.

Photo de Yohann en action
Photo de Yohann en action

La tragédie du dossard 512 : l’effort en mode comique

Yohann, affiné après quelques mois de préparation, nous embarque avec lui sur ce trail, qui pour beaucoup peut paraître inhumain. C’est un show particulier car l’homme, acteur et athlète, arrive à nous faire frissonner à travers cette expérience peu commune.
Des anecdotes de préparation avec la précieuse crème NOK – un must chez les coureurs – aux amitiés éphémères du peloton sur la ligne de départ, ce dossard 512 ne nous épargne rien des sacrifices et de la douleur de l’effort, mais toujours avec un second degré assumé.
La sélection des musiques d’illustration est parfaite. On a tous connu ce moment où Vangelis a été poussé à plein régime pour transcender la force du sportif. Un cliché qui a la vie dure.

Mais l’acteur-auteur-sportif, a aussi le sens de la rupture, laissant le silence envahir la salle. Un moment vraiment unique qui doit être différent chaque soir suivant les réactions, plus ou moins gênées du public, face au coureur en action.

Tragédie du dossard 512 avis critique Yohann Métay Comédie des boulevards spectacle humour paris sport one man show photo © Olivier SagotL’une des bonnes idées de ce spectacle est de laisser littéralement la parole à son corps durant l’effort. Les dialogues entre l’orgueil, la raison, les muscles et autres organes du corps du sportif soumis à la douleur intense de l’effort sont réellement virevoltants.
Il faut mettre l’accent sur la très belle tirade du foie qui résume en 3 minutes les sacrifices imposés par le coureur pour parvenir à terminer cette course de 160 km.

On mettrait un petit carton jaune sur quelques petites longueurs de jeu à certains moments. Mais rien qui ne nous fasse perdre le plaisir comique de ce spectacle. Surtout quand on est capable de faire un teaser comme celui-ci :

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Sous l’œil des pratiquants…

Dans la salle, les sportifs viennent en nombre. Ça se sent dans les rires et dans l’ambiance plus festive que d’habitude. La complicité est bien présente dans les rangs.
Nous avions convié un ami coureur à nous accompagner.  Et il est affirmatif : “Yohann décrit parfaitement les différentes phases par lesquelles passe un sportif dans ce genre de course. Le spectacle est vraiment drôle, on peut s’y reconnaitre facilement“.
Et d’après les discussions entendues dans la file d’attente, il arrive à Yohann de jouer son spectacle lors des rendez-vous sportifs auxquels il participe. Plutôt incongru, non ?

La Tragédie du dossard 512 c’est 1h15 de rires garantis durant lesquels on souffre tout de même avec lui !

La Tragédie du dossard 512

one man (sport) show de et avec Yohann Métay

Les jeudi 27 et vendredi 28 décembre 2018

à La Cigale
120 boulevard Rochechouart
75018 PARIS

site officiel : www.yohannmetay.com

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