Archives par mot-clé : théâtre

Baby au Théâtre de l’Atelier : pièce saisissante !

Pièce forte, belle et émouvante, Baby de Jane Anderson aborde un sujet d’actualité avec justesse mais sans en exclure toutefois l’humour ou la cocasserie de certaines scènes.
Au Théâtre de l’Atelier, Hélène Vincent, la metteure en scène, sublime ses comédiens à l’interprétation exceptionnelle.

Baby

Caravane palace

Tout de suite, on est embarqué dans la vie chaotique de Wanda et Al. Leur caravane offre un espace de vie fonctionnel à défaut d’avoir un vrai confort. Les couchages s’accumulent sur le côté gauche, normal la famille a déjà 4 enfants.
La perspective d’un cinquième angoisse Wanda. Elle trouve, dans le journal, l’annonce qui pourra « régler le problème » : un couple aisé ne pouvant avoir d’enfant est prêt à tout pour accéder à leur dessein.

Très vite, Rachel, la seconde mère potentielle arrive. Le choc des cultures, le décalage des classes bousculent progressivement les deux femmes.
Ce qui est intéressant c’est de comprendre la motivation qui se cache derrière les questions de Rachel, ses précautions par rapport à l’état de Wanda.

Des acteurs éclatants

Camille Japy (Rachel) est sur une partition à la fois bienveillante, à l’écoute, retenant son autorité et toujours en équilibre, malmené par l’espèce d’aversion que lui inspire cette situation.
Isabelle Carré (Wanda) donne un supplément d’âme à un personnage qui semble à première vue simple et sans relief.
Vincent Deniard bluffe en ours immense et baraqué quant à Bruno Solo, il excelle dans le rôle de père en devenir, à la fois dur et à fleur de peau. Cyril Couton est parfait en avocat, parfait stratège.

Baby

Baby, c’est à la fois l’enfant de trop pour un couple, l’enfant tant attendu pour un autre. La croyance folle d’une mère, la peur d’un père.
La détresse de deux couples. Le jeu de l’argent alors qu’il est question avant tout de vie.
Une pièce essentielle à l’interprétation excellente.

Baby

Baby
une pièce de Jane Anderson
Mise en scène : Hélène Vincent
Avec Isabelle CARRÉBruno SOLOCamille JAPYVincent DENIARD et Cyril COUTON

du mardi au samedi à 21h
Matinée le dimanche à 15h

Théâtre de l’Atelier
Place. Charles Dullin
75018 Paris
Tel. 01 46 06 49 24

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Le Jeu de l’amour et du hasard à la Porte Saint-Martin : brillant !

Brillante distribution pour cette mise en scène délicieuse de la pièce de Marivaux, Le jeu de l’amour et du hasard. Au Théâtre de la Porte Saint-Martin les cœurs palpitent, virevoltent, gambadent, se jouent des apparences, s’amusent et nous réjouissent ! 

Le jeu de l amour et du hasard

L’amour déborde

Il y a de l’amour dans le théâtre.
À l’orchestre, un trentenaire barbu aimant un autre trentenaire porte un sweat First Kiss in Paris. Au balcon, une jeune femme caresse tendrement la nuque de son partenaire tout en écoutant les joutes amoureuses en contre-bas.

Les aspirations sentimentales entre Arlequin et Lisette, Sylvia et Dorante offrent un terrain propice à se rapprocher de son voisin ou sa voisine.
Le jeu de dupe et d’apparence est savoureux. Le constat de Marivaux reste inchangé : le cœur n’a plus aucune raison quand il est passionné et défit toutes les convenances quand il brûle de motivation.

La mise en scène de Catherine Hiegel est dynamique et inventive en déplacements, jeux de corps, profondeur de champs, cache-chache derrière une haie.
Alors oui, l’herbe est synthétique et les autres végétaux ne sont pas naturels non plus mais ils offrent un cadre parfait à cette histoire de dissimulations amoureuses.
Un homme et une femme se cachent sous l’identité de leur servant pour observer le prétendant qui leur est destiné.

Le jeu de l amour et du hasard

Vincent, Laure, Clothilde et les autres

Chaque acteur est à lui seul un argument pour voir la pièce.
Clotilde Hesme gracieuse et rayonnante, Laure Calamy pétillante et dévergondée.
Nicolas Maury séducteur et terrible tentateur, Vincent Dedienne farceur, provoquant et irrévérencieux.
Ce dernier a droit, en plus de toutes les facéties de son personnage, a un dernier coup de maître. Un final joyeux absolument immanquable !
Sans oublier Cyrille Thouvenin, charmant et joueur et Alain Pralon classe et complice comme il se doit.

Bonus : attention ! Le hasard peut se jouer de vous aussi, juste avant de voir la pièce. Comme en vous faisant croiser, par exemple, une ancienne connaissance qui vous, a un temps, provoqué quelques bourdonnements au cœur.
Ça m’est arrivé ce jeudi soir, à quelques rues du théâtre. La comédie se joue aussi bien sur scène que dans les rues. Un délice !

Le jeu de l amour et du hasard

Le Jeu de l’amour et du hasard

Une pièce de Marivaux
Mise en scène Catherine Hiegel

Avec Laure Calamy, Vincent Dedienne, Clotilde Hesme, Nicolas Maury, Alain Pralon, Cyrille Thouvenin

Du mardi au vendredi à 20h
Samedi 17h et 20h30.
Dimanche 16h

Durée : 1h45

au Théâtre de la Porte Saint-Martin
18, Boulevard Saint-Martin
75010 Paris
Tél. 01 42 08 00 32

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Mama Khan et le chant de la terre Lakota : rencontre poignante et bouleversante

Au travers de récits Amérindiens contés par Mama Khan, notre guide atypique, nous partons à la découverte de la tradition Lakota (Dakota du Sud) et de ses merveilles. Tel est le pari osé, mais parfaitement maîtrisé, de Khadija El Mahdi que nous retrouvons au Théâtre de la Croisée des Chemins. Nous sommes sous le charme…

Depuis l’aube de l’humanité, Mama Khan est là pour transmettre aux générations à venir la mémoire du monde. Son but est de permettre l’ancrage profond de nos racines archaïques afin de vivre en harmonie avec le monde moderne.

Doucement et sans bruit, l’âme de Mama Khan s’invite dans le corps qui va lui servir de faire-valoir. Elle nous transporte avec elle en terre Lakota à la découverte d’une culture première qui n’en finit pas de nous apprendre. Les Amérindiens nous livrent leurs savoirs et leurs moyens de s’ouvrir à la sagesse au travers de la tortue, du corbeau, du pivert, du bison et de l’aigle. Ils incarnent ce qui est nécessaire au coeur de l’homme pour s’épanouir : la liberté, l’expression de l’art, la beauté, le silence et les mots…

Derrière ce projet, il y a une femme qui attendait de pouvoir vivre sa vie. Elle avait un manque quant à son héritage culturel et familial. Du coup, elle peinait à construire son identité. Puis un jour, elle fait un rêve : elle découvre un contact inconnu, bordé d’amour et de bienveillance avec des grands-mères. Elle se rend compte de l’importance de leur enseignement : la transmission aux enfants de la conscience de la fragilité de l’être…

Khadija El Mahdi a ainsi reçu l’étincelle qui lui a permis de faire rayonner sa vie et par la même occasion, la nôtre. Elle est ainsi au service de la diffusion de la paix, de l’amour de la conscience et du goût de la liberté.

De tout notre cœur, Merci.

by JeanPhilippe

Mama Khan et le chant de la terre Lakota

Metteur en scène et comédienne : Khadija El Mahdi

spectacle tout public à partir de 7 ans

tous les mercredis à 19h30

jusqu’au 28 mars 2018

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Les petites femmes de chambre : agréable bouffée d’air à la Croisée des Chemins

Vous déambulez dans la rue sous une bruine déplaisante en maugréant sur la grisaille de votre quotidien. En passant à côté du Théâtre La Croisée des Chemins, votre regard est soudainement attiré. Sans crier gare, un arc-en-ciel se déploie. Aussi fugace que merveilleux, il vient illuminer l’espace d’un instant votre journée… Avec poésie et malice, prolongez ce moment avec Les petites femmes de chambre pour une parenthèse déconnectée, un petit rien de la vie lui redonnant toute sa saveur…

Dans les années 60, Louise et Marguerite découvrent ensemble leur nouvelle chambre de fonction. Froide et sans âme.

Les petites femmes de chambre

En ouvrant leurs valises, elles investissent doucement ce lieu grâce à une imagination débordante, emprunte d’une douce folie. Autour d’un portrait de Jacques Dutronc (dont elles sont des groupies fanatiques), chacune pose ses affaires.

D’abord Louise, exposant fièrement et méticuleusement sa collection de brosses à reluire. Rigoureuse, organisée et un brin autoritaire, elle aimerait se lancer en politique. En effet, il serait peut-être temps que quelqu’un agisse pour réconcilier les œufs brouillés, non ?

Puis Marguerite et sa valise à chapeaux pleine d’oiseaux. C’est une passionnée, rêveuse et ingénue, amoureuse des végétaux. Elle ne supporte pas de voir des plantes enfermées dans des pots et fait tout ce qu’elle peut pour leur rendre la liberté nécessaire à leur épanouissement.

Les petites femmes de chambre

Autour d’un fil à linge, leur incroyable énergie va mélanger tous les styles : le mime, la poésie, le chant mais également l’expression corporelle avec la danse et des mimiques irrésistibles. Ces différents éléments forment un ensemble harmonieux, subtil, légèrement décalé et drôlement juste.

Malgré la contradiction évidente des deux personnages, elles partagent une affection réciproque et pudique. Ainsi, c’est un regard tendre qui est posé sur l’être humain à travers la rencontre de deux solitudes qui, ensemble, vont s’animer, s’éclairer et partager.

En somme, c’est un feel good show sans prétention faisant beaucoup, beaucoup de bien 🙂

by Jean-Philippe

Les petites femmes de chambre

Les petites femmes de chambre

De : Marguerite Chaigne
Avec : Marguerite Chaigne et Louise Corcelette

Jusqu’au 1er mars 2018

Les mercredis et jeudis à 21h30

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Jack, l’éventreur de Whitechapel : sanglant, audacieux et romanesque

Une comédie musicale sur un personnage légendaire mais aux mains couvertes de sang : le pari est osé !
Jack, l’éventreur de Whitechapel, c’est 11 comédiens-chanteurs et 3 musiciens en live donnent à entendre l’histoire de ces femmes fauchées par ce sanguinaire et montrent la folie suspicieuse qui s’est abattue sur Londres en 1888. 

Jack l eventreur de whitechapel

Suspense au cordeau 

L’identité de Jack l’éventreur n’est toujours pas validée à ce jour. Ce constat garantit la pointe de suspense nécessaire au récit. Le spectateur se questionne sur le profil du tueur et surtout sur le choix opéré par l’auteur du livret. 

Un peintre américain arrive à Whitechapel, un quartier mal famé de Londres. Il fait la rencontre d’une bande de prostituées et se trouve attiré par … 

Il va tout faire pour conquérir son cœur alors que les premiers meurtres de femmes commencent à effrayer tout Londres. 

Un inspecteur se met à la recherche d’indices pour trouver Jack. Il est aidé d’un assistant, Mortimer, peu doué mais qui nous réserve des moments d’humour. 

Car cette création n’est pas que drame, il y a de la gouaille, de la danse aussi. 

L’originalité de cette création tient au fait que les victimes content leur histoire. Elles ne sont plus des inconnues. 

La partition offre de belles envolées même si pour certains.nes le thème peut être un peu répétitif. 

Moi je me suis pris à fredonner un air, en sortant. Preuve de l’efficacité de la composition de Michel Frantz.

Jack l éventreur de whitechapel

Jack, l’éventreur de Whitechapel

Musiques de Michel Frantz
Livret de Guillaume Bouchède et Jean Franco
Lyrics de Julien Mouchel
Mise en scène de Samuel Sené, assisté d’Elisa Ollier
Costumes de Zoé Imbert
Chorégraphies d’Amélie Foubert
Créations vidéo de Harold Simon
Lumières d’Alex Decain

Avec : Juliette Behar, Laura Bensimon, Marion Cador, Julie Costanza, Jean-Baptiste Darosey, Madline Marbaix, Alexandre Jérôme, Rachel Pignot, Angélique Rivoux, Sandrine Seubille, Harold Simon


Le lundi à 19h30
Le mardi à 21h30

au Théâtre Trévise
14 Rue de Trévise
75009 Paris

Tél. 01 45 23 35 45

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Paysages intérieurs : les rêveries de Philippe Genty @ Le 13ème art

Philippe Genty explore les tréfonds de ses rêves où son imaginaire est sans limite. Ses Paysages intérieurs sont aussi intriquants, drôles, surréalistes que flippants ou sensuels.
Sur la scène du Théâtre Le 13ème Art, les artistes sont comme en suspension, dans un entre-deux, entre deux réalités, entre deux sommeils. 

Paysages intérieurs

Dans les Paysages Intérieurs de Philippe Genty, il y a un double en modèle réduit, de drôles de bestioles, une femme à très longues jambes, un bonhomme de neige, un chalet qui brûle, une opération à bras ouverts.

Le spectacle mélange les disciplines : marionnettes, danse, acrobaties, chant, effeuillage, travestissement, jonglage avec du plastique… L’attention est sans cesse sollicitée. 

Ce qui bluffe dans cette série de tableaux c’est la mise en scène qui dissimule avec brio toute la mécanique pour arriver à ses fins. 

Faisceaux de lumière, toiles en tissu qui se gorgent d’air, trou pour apparaître ou disparaître. Les inventions sont légion pour créer l’illusion d’un monde sans contrainte. 

On peut regretter deux-trois longueurs au cours de la soirée, mais le rêve a sa propre temporalité qui parfois nous dépasse. 

En sortant, il y a forcément une image forte que l’on garde en mémoire. 

Paysages intérieurs

Paysages Intérieurs 

Mise en scène et scénographie : Philippe Genty
Chorégraphies : Mary Underwood
 Assistés par : Nancy Rusek et Éric de Sarria
 Création musicale : René Aubry
Avec : Amador Artiga, Maja Bekken, Balázs Jerger, Scott Koehler, Simon Rann, Madeleine Fredstad Roseth, Benedikte Sandberg

 

Jusqu’au 21 janvier 2018 

Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
Place d’Italie
75013 Paris

Site officiel de la compagnie : www.philippegenty.com

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Cantate pour Lou Von Salomé : ode ardente au Studio Hébertot

Au hasard d’un dîner, Bérengère Dautun est saisie par la ressemblance entre Sylvia Roux et Lou Von Salomé. Ainsi, l’illustre comédienne a trouvé la muse lui inspirant l’écriture de son premier texte. Au Studio HébertotCantate pour Lou Von Salomé offre une douce et passionnée déférence à la vie captivante d’une des premières femmes psychanalystes. En effet, elle a marqué son époque par son esprit libertaire et son statut d’égérie auprès d’hommes influents.

Cantate pour Lou von Salomé

D’entrée, la scène nous interroge : un cheval à bascule, une veste de général, un rideau blanc servant de toile de fond et une grande malle, intrigante. En apparaissant, sobres et élégantes, Bérengère Dautun et Sylvia Roux vont alors se mettre à explorer cette mystérieuse malle. C’est ainsi que nous partons à la découverte de la mémoire de Lou Von Salomé…

Devant nous, une quinzaine de personnages prennent vie par le biais d’accessoires. De son intelligence remarquée dès son plus jeune âge à la relation vibrante que Lou menait avec Friedrich Nietzsche et Paul Rée dans un ménage à trois, vous serez impressionnés par sa force d’attraction. Son unique mari, Friedrich Carl Andréas, peut en témoigner. Tout autant que le jeune Rainer Maria Rilke qui l’éveille aux multiples désirs… Enfin, sa rencontre avec Sigmund Freud sera décisive. Elle devient alors sa disciple en entrant en psychanalyse, faisant d’elle une pionnière.

De tous les hommes ayant croisé sa vie, Lou produit toujours le même effet : déchaîner la passion et inspirer aux êtres la force de se révéler…

Cantate pour Lou Von Salomé

La complicité évidente unissant les comédiennes transparaît dans leur interprétation. Grâce à une mise en scène délicate et tendre, elles se répondent, se complètent, telles de doux miroirs. Lorsqu’une apparaît ingénue aux prémices de la vie, l’autre lui insuffle l’énergie de l’espérance.

En définitive, dans un monde où la place de la femme reste toujours un combat, ce devoir de mémoire de Bérengère Dautun résonne comme un partage, une offrande pour ne surtout pas oublier…

by Jean-Philippe

Cantate pour Lou Von Salomé

De : Bérengère Dautun
Avec : Bérengère Dautun, Sylvia Roux
Mise en scène : Anne Bouvier

jusqu’au 28 janvier 2018

du jeudi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 17h

au Studio Hébertot
78, bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris

tél. 01.42.93.13.04

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Feydeau(x) : un doux moment au Lucernaire

Aujourd’hui encore, Georges Feydeau conserve son titre de « roi du vaudeville ». Effectivement, nous sommes toujours séduits par sa façon de dépeindre les mœurs et la bourgeoisie de son époque dans un style acerbe où la dérision est parfaitement maîtrisée. Feydeau(x) revient sur trois pétillantes œuvres de jeunesse du maître de la comédie.
Trois pièces courtes, trois étapes de la vie de couple. En explorant le thème intemporel de la complexité d’être à deux, le Lucernaire nous propose un moment plaisant et délectable.

Feydeaux

Pour commencer, Amour et piano. L’histoire d’un quiproquo amoureux entre une jeune fille issue de bonne famille pensant accueillir son professeur de piano. Malheureusement, l’homme face à elle est un provincial arriviste la prenant également pour une autre…

Vient ensuite Par la fenêtre, où une extravagante Brésilienne vient chambouler le quotidien de son paisible voisin avocat. Excédée par la jalousie sans fondement de son époux, elle se lance dans un jeu de marivaudage où chacun finit par se perdre, enchaînant des situations toutes plus loufoques (et drôles) les unes que les autres !

Enfin, Fiancés en herbe s’intéresse aux prémices du désir. Deux jeunes écoliers s’interrogent sur ce qu’est l’amour, le mariage. Ils tentent de répondre à ces questions avec la candeur et la naïveté propres à leur âge. Mais ne dit-on pas également que la vérité sort de la bouche des enfants ?

Feydeaux

C’est un plaisir de pouvoir apprécier les premiers textes de Feydeau déjà gorgés de son talent vaudevillesque. Comme ils sont moins connus, nous avons ainsi l’impression de les redécouvrir. Les comédiens ne sont pas en reste. En effet, les pièces sont magistralement portées par une troupe à l’énergie et à l’enthousiasme débordants ! Ainsi, c’est à un rythme effréné que se succèdent cocasserie, absurdité de situations et humour explosif.

P.S : Fiancés en herbe est absolument délicieux 😉

by Jean-Philippe 

Feydeaux

Feydeau(x)

Auteur : Georges Feydeau
Artistes : Laurence Facelina, Louis Victor Turpin, Sébastien Baulain, Mathilde Hancisse, Nina Poulsen, Basile Alaïmalaïs, Antoine Paulin et Marc Maurille
Metteur en scène : Thierry Harcourt

jusqu’au 21 janvier 2018

du mardi au samedi à 20h
matinée : le dimanche à 17h

Lucernaire
53, Rue Notre Dame Des Champs
75006 Paris

Tél : 01 45 44 57 34

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Le Jardin d’Alphonse au Théâtre Michel : un pur bonheur !

Réunion de famille au Théâtre Michel avec des frères qui ne peuvent plus se blairer, une fille en pleine crise de reproches vis-à-vis de son père, des couples qui vacillent. Le Jardin d’Alphonse ou comment une déjeuner d’enterrement en Bretagne bouleverse la tablée entière.

Didier Caron nous enchante à nouveau en ouvrant la petite porte du jardin d’une maison en bord de mer. Famille, amis se retrouvent au sortir du cimetière pour un déjeuner en plein air.
On ne saisit pas tout de suite les liens de chacun, ni ceux avec l’absent, en l’occurrence le mort Alphonse.

Les personnages se remémorent quelques souvenirs, s’affairent pour installer table, nappe et couverts. Zoé fait l’effet d’une gentille illuminée avec sa connexion avec la nature, son dialogue avec un arbre centenaire. Il y a Nadège une bimbo blonde qui fait attention à sa ligne, Suzanne qui parle trop, Fabien le working boy collé à son tel, Daniel un homme trop silencieux pour être honnête, Magali qui a décidé d’en découdre avec son père, ses frères et son histoire de famille…
Les personnages entrent, sortent du jardin dans un joyeux ballet. Jusqu’à ce que l’héritage (en l’occurence la maison d’Alphonse) soit évoquée et la cuisson des pâtes ne viennent perturber l’entente cordiale.
Nous ne dévoilerons aucune révélation, aucun secret de famille bien pensé, ni même un rebondissement pour garder la pleine saveur de cette pièce délicieuse.

Le récit de Didier Caron est une dentelle avec un équilibre parfait de coups d’éclat, de rires et petites larmes. Aucun personnage n’est négligé au détriment d’un autre. Tout est fluide, fin et rythmé.
Ma voisine et moi sommes ressortis aussi joyeux que touché par cette histoire et les excellents interprètes.

Le Jardin d'Alphonse

Le Jardin d’Alphonse

de Didier CARON
Mise en scène : Didier CARON
Avec la collaboration de Véronique VIEL

Avec : Sandrine LE BERRE, Didier CARON, Michel FEDER,
Julia DORVAL, Arnaud PFEIFFER, Romain FLEURY, Christiane LUDOT, Karina MARIMON, Véronique VIEL

Reprise le 19 janvier 2018 ! 

Mardi, mercredi à 20h30
Jeudi, vendredi et samedi à 19h
(du 30 janvier au 3 février à 20h30) 

Théâtre Michel
38,
Rue des Mathurins
75008 Paris

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Une femme extraordinaire à La Folie Théâtre : pièce coup de poing

Une femme extraordinaire à la Folie Théâtre, c’est une affiche immanquable qui rappellerait l’une des obsessions du photographe japonais Araki.
Mais ici, les rôles sont inversés, c’est l’homme qui est attaché, objet d’un jeu sensuel, sulfureux et de domination orchestré par une femme.
Une femme extraordinaire est surtout une pièce déroutante qui questionne les rapports homme/femme avec le contexte récent des événements initiés par l’affaire Weinstein.  

Une femme extraordinaire

L’auteur metteur en scène Arthur Vernon joue sur plusieurs registres pour ausculter cette drôle d’histoire d’amour : le récit d’une passion folle, l’enquête, le face-à-face frontal. 

L’acte 1 peut déstabiliser, voire irriter : un couple en pleine osmose, un paquet de love au centimètre carré, un projet de mariage, ça parle enfant aussi. Hashtag yeux levés au ciel. 

C’est trop surchargé pour être honnête. Mais ça nous rappelle forcément les premiers mois d’au moins une de nos relations. On est délicieusement mielleux quand le cœur bat à tout rompre et qu’en plus de ça le sexe est extra. L’ivresse totale. 

Mais les aspérités apparaissent dans le couple. Un clash pour une histoire de dîner, des coups de fil incessants sur le phone de Lia, Renaud qui commence à avoir quelques doutes. 

Une femme extraordinaire

L’acte 2 décortique avec détails l’enchaînement des événements du premier acte. C’est quasi chirurgical. La pièce opère alors une accélération, le décor joue avec les projections, les révélations. 

Pour finir par un jeu de dialogues frontaux. Ca rentre dans le gras du sujet, avec un discours fort, tendu et révélateur. 

L’interprétation est au cordeau, Anna Stern est tour à tour fascinante, vamp et vénéneuse. Daniel Hederich est un amoureux transi convaincant mais un ours capable de montrer les crocs. 

Une femme extraordinaire

Une femme extraordinaire 

Écrit et mis en scène par Arthur Vernon
Avec Daniel Hederich et Anna Stern 

Jeudi, vendredi et samedi à 21h30 

À La Folie Théâtre

6 Rue de la Folie Méricourt
75011 Paris 

Réservations : 01 43 55 14 80

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