Le Parcours du Roi offre un Château de Versailles libéré des hordes de visiteurs, touristes et autres passionnés d’histoire de France. La nuit tombée, les samedis de décembre émerveillent à travers une visite-spectacle immersive et exceptionnelle.
Entre concert impromptu, démonstration de danse dans la Galerie des Glaces, numéro de magie ou encore duel au fleuret, les salles du Château du Versailles se dévoilent aux téméraires, de la plus belle des manières.
Plus d’une heure de spectacle
Accueillis par des aboyeurs royaux, les portes du Château de Versailles version nocturne s’ouvrent à nous. Les costumes sont chatoyants et gracieusement ornés.
En plus d’une heure de déambulation, on peut toucher une partie de la vie de cour du 18e siècle.
Les personnages sont travaillés, les expressions restent du grand siècle. Entre chaque représentation, les spectateurs déambulent dans les appartements royaux qui se montrent sous des lumières parfois un peu blafarde.
Dans la Galerie des Glaces, des danseurs entament menuet et autres danses avec en introduction la Marche pour la cérémonie des Turcs de Lully. Les costumes sont richement décorés et les pas de danse maitrisés.
Un instant musical suspendu qui nous plonge aussi dans cette vision particulière des confins du monde du temps de Louis XIV.
Dans une autre pièce, on croise le Grand Mamamouchi. Ce dernier joue de ses pouvoirs magiques et d’un humour un peu décalé pour le lieu. Un instant de complicité bien pensée.
Après avoir traversées les salles dédiées à l’exposition Louis Philippe, la foule fait masse autour d’une scène de duel improvisé.
Alors, les deux bretteurs font tinter l’acier de leur fleuret en un combat pour l’honneur. Homme contre femme, c’est une lutte singulière qui nous offerte.
Suite à cette joute à l’issue originale, petits et grands pourront rencontrer Louis XIV, reconverti en Père Noêl.
Et nous avons été touchés par sa gentillesse extrême et une douceur dans la voix qui nous a fait nous replonger dans une enfance et une magie de Noël, pas si lointaine.
Le Parcours du Roi
Tous les samedis
jusqu’au 29 décembre 2018
Séance à 18h, 18h20, 18h45, 19h10 et 19h35
de 30 à 45 €
au Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles
Le château de Versailles n’a pas toujours bénéficié du rayonnement que nous lui connaissons aujourd’hui. En effet, après la révolution française s’est posée la question du devenir de l’ancienne demeure royale, dont la symbolique divisait l’opinion publique.
Avec l’exposition Louis-Philippe et Versailles, nous découvrons le projet du monarque afin d’assurer la transition tant désirée : édifier un musée « À toutes les gloires de la France » au sein de son emblème le plus fort. Aujourd’hui oubliée, cette histoire dans l’Histoire a pourtant largement contribué au mythe de Versailles !
5000 m2 de nouveaux espaces à découvrir, des salles restaurées pour l’occasion, des œuvres variées, l’exposition est à l’image du lieu : fastueuse, élégante et captivante. L’occasion pour Versailles de nous présenter un de ses visages méconnus pour un moment intime et stimulant…
L’impulsion d’un homme
Au début de son règne, Louis-Philippe doit faire face à un pays épuisé et divisé par des années de conflits et d’instabilité politique. En fin stratège, il sait que le secret d’une nation forte, c’est l’union. Dans ce dessein, il va miser sur ce qui relie les Français : l’histoire nationale.
Lui vient alors l’idée de créer un musée, ouvert à tous, afin de faire revivre les héros de l’histoire de France. Le choix de décor s’est dirigé vers le château de Versailles, longtemps délaissé du fait de son lourd passé.
Le corps central du château conserve ses attributs palatiaux avec les appartements du Roi et de la Reine. Pour le reste, l’architecte Frédéric Nepveu associe à merveille l’héritage décoratif de l’ancien régime avec les nouvelles techniques de son époque.
Ce qui devait initialement être une adaptation s’est en réalité transformée en une véritable appropriation du lieu ! Grâce à cette initiative, le dialogue entre passé et présent est enfin rétabli. Comme Louis XIV en son temps, Louis-Philippe désire faire de Versailles l’image de son règne.
Un superbe écrin retrouvé
L’atout de l’exposition est l’ouverture de salles habituellement fermées au public. Dans les salles d’Afrique et de Crimée, des structures métalliques permettent un éclairage zénithal des plus intéressants. Ainsi, notre vision de l’esprit souhaité par Louis-Philippe s’affine.
Nous y découvrons ses goûts personnels, son ouverture au monde et son esprit révolutionnaire. Aidé par la sensibilité romantique de l’époque et passionné des Arts, son attirance pour l’éclectisme s’illustre également par des toiles monumentales, du mobilier ou des porcelaines.
S’ensuivent les salles des Croisades, richement ornées. Avant d’observer la galerie des Batailles et la salle du Sacre de Napoléon d’un nouvel angle, une surprise nous attend…
Direction le théâtre royal ! Sa beauté seule vous transporte directement au cœur du XIXème siècle… Vous ajoutez alors un des décors ayant servi pour la soirée inaugurale du 10 juin 1837 et l’immersion est totale… Son état est exceptionnel. À ce jour, il reste au monde l’unique décor de théâtre de cette époque.
Le domaine de Versailles n’en finit donc pas de nous livrer ses secrets… Bien que peu connu de nos jours, l’impact de Louis-Philippe sur le château a eu un effet extraordinaire : il l’a rendu éternel…
by Jean-Philippe
Exposition Louis-Philippe et Versailles
Jusqu’au 3 février 2019
du mardi au dimanche
de 9h à 18h30 jusqu’au 31 octobre
puis de 9h à 17h à partir du 1er novembre
Le décor du théâtre est visible uniquement jusqu’au 4 novembre.
L’aventure débute lorsque Marie-Antoinette fait un rêve en apparence anodin. Celui de permettre à ses enfants de grandir dans un environnement simple, en harmonie avec la nature, proche du Château de Versailles. S’engage alors la construction d’un hameau à l’image de la Reine de France. Fragile, malmené par le temps, transformé par l’Impératrice Marie-Louise, il a bien failli disparaître. Ayant retrouvé aujourd’hui sa superbe d’antan, venez succomber au charme de ce village idyllique pour une promenade hors du temps…
À l’origine
En cette fin du dix-huitième siècle, la nature est à l’honneur. De nombreux jardins à «fabriques» (petits pavillons d’ornements) aux styles variés voient le jour comme à Chantilly chez le prince de Condé mais également au Raincy chez le duc d’Orléans. La campagne est à la mode, même à Versailles. En effet, il est possible de voir Louis XVI labourer son potager lors de séances publiques !
C’est pourquoi, en recevant de son époux le Petit Trianon en cadeau, Marie-Antoinette décide d’en faire son Éden. Lassée du protocole royal, elle y retrouve une certaine intimité. Avec ses enfants, elle crée un univers parfait avec une nature totalement repensée, fantasmée et semblant faussement inexplorée par l’homme.
Sous le commandement du Premier architecte du Roi Richard Mique, les travaux débutent à partir de 1777.
Le village bucolique
Étant tout de même Reine, Marie-Antoinette exige l’originalité ! Elle désire un village à part entière sur le modèle absolu de rusticité de l’époque : la Normandie.
Autour d’un lac artificiel s’articulent des maisons délicieusement champêtres aux colombages et toits de chaume. Chacune a une utilité clairement définie selon une certaine graduation. Car il ne faut pas s’y méprendre, à l’instar d’un château, le hameau reste une demeure royale.
Cinq bâtiments sont réservés à l’usage de la Reine et de ses invités : la salle du billard pour les divertissements, le boudoir pour les confidences, le moulin, la laiterie de propreté pour les dégustations et bien entendu la maison de la Reine pour la vie quotidienne. Dans un appartement de repos se trouve la chambre de Marie-Antoinette. Comme le veut la tradition, elle se situe à l’étage supérieur, à l’endroit le plus élevé. Petite anecdote : elle n’y a jamais dormi car elle préférait le confort du Petit Trianon ! 😉
Le reste des maisons sert au fonctionnement du hameau : la ferme et ses annexes, la grange (servant à l’occasion de salle de bal), le colombier, le réchauffoir comme cuisine et la laiterie de préparation.
Une période de transition
Après la révolution, le hameau se transforme en lieu de débauche et le mobilier dispersé. Cette période desservira grandement à l’image de Marie-Antoinette dans l’imaginaire collectif, l’associant à la luxure.
Il faut attendre l’Empire pour une remise en état importante avec plus d’aisance tout en conservant l’esprit initial avec une élégance simple et délicate.
Depuis, le hameau a subi quelques travaux d’entretien afin d’être occasionnellement utilisé sous Louis-Philippe ou Napoléon III.
Bien qu’entretenu régulièrement, l’état du hameau devenait critique, notamment la maison de la Reine.
Le temps du renouveau
Dès la fin du XXème siècle, des restaurations commencent dans le but de redonner du panache au hameau. Les bâtiments sont rénovés et les jardins réaménagés. Les travaux réalisés permettent d’offrir une combinaison inédite entre l’état d’origine et celui de l’Empire, selon la documentation retrouvée.
Quel étonnement lorsque vous pénétrez dans la maison de la Reine… Nous comprenons mieux d’où provient l’appellation chaumière à surprise ! Le contraste entre l’aspect extérieur et intérieur est saisissant. Ici, tout n’est que luxe, élégance, volupté et raffinement.
La hiérarchie se retrouve également dans les matériaux utilisés. En effet, pour les pièces d’usage simple, le noyer est de rigueur. L’acajou est réservé aux pièces de transit tandis que les salles d’apparat se recouvrent naturellement de matières nobles dont beaucoup d’or.
Encore émerveillés de ce que nous venions de découvrir, nous avons eu un privilège très agréable ! La visite officieuse du boudoir en attente de restauration, c’était fascinant…
Cette journée fut un véritable saut dans le temps et nous comprenons mieux pourquoi Marie-Antoinette aimait s’y réfugier. Alors, profitons de la chance qui nous est offerte de découvrir ce petit coin de paradis car cette restauration a été faite pour nous. Ce serait quand même dommage de ne pas en profiter… 😉
Bonus 1 : À noter le côté pittoresque de la tour de Marlborough. Édifiée tel un phare sur le lac, elle sert au stockage du matériel de pêche. Son nom provient de la berceuse Malbrough s’en va-t-en guerre fredonnée régulièrement au dauphin par sa nourrice.
Bonus 2 : La légende raconte que Marie-Antoinette a pu déguster jusqu’à la veille de son exécution non pas du pain, ni même des brioches, mais des laitages provenant de son hameau !
Chaque année, il y a un évènement qui marque l’arrivée du Printemps : l’ouverture des Grandes Eaux Musicales de Versailles !
Même si, comme aujourd’hui, le temps est grisonnant, la magie des fontaines et des jardins créés par Le Nôtre reste intacte d’une année sur l’autre.
Pause bonheur avec cette visite exceptionnellement placée sous l’égide de Laurent Brunner, le Directeur de Château de Versailles Spectacles.
Classicisme et nouveauté 2018
C’est face au bassin de Latone que débute nôtre visite. La majesté de cette fontaine ouvre la perspective sur une partie des jardins.
En effet, la volonté de Le Nôtre a été de cacher les bosquets du jardin dans de petites forêts.
Après une petite déambulation, on découvre la nouveauté de cette édition 2018 sur le bassin de Neptune: des jets automatiques ! Il y en a neuf, en circuit fermé sur le bassin. Ils assurent une chorégraphie synchronisée sur de la musique toutes les 15 minutes. Mais pourquoi ?
Premièrement : pour animer et mettre en valeur ce bassin qui, avant cela, ne fonctionnait que 10 min par jour car consommant beaucoup trop d’eau.
Deuxièmement : ceux installés dans le bassin du Miroir ont rencontrés un grand succès.
On poursuit la visite en traversant les différents bosquets et en restant conquis par la puissance du Titan de l’Encelade,
ou le charme de l’enfilade du bosquet des 3 fontaines.
Notre guide a toujours une info ou une anecdote à glisser à chaque arrêt. Alors on a compilé quelques infos insolites sur les jardins.
350 ans de traditions et de technicités
Les jardins de Versailles sont bien évidement une merveille technique. Entre 1660 et 1690, le plus grand réseau d’eau du monde a été construit. La mise en eau des fontaines utilise 4 000 m3 d’eau par heure : colossal ! Et c’est toujours le même réseau aujourd’hui sauf pour le pompage de l’eau : les moulins à vent ont été remplacés par des pompes électriques !
Pour une visite souterraine plus poussée, lisez notre article sur les dessous des Grandes Eaux.
A l’époque de Louis XIV, les jeux d’eau des bosquets étaient mis en route uniquement au passage du Roi (toujours pour la grande consommation d’eau). Manière de montrer les jardins de Versailles, écrit en 7 versions, est un guide de visite écrit par Louis XIV !
Un élément important dans le jardin : les arbustes.
Pour garder la forme précise du feuillage, leur taillage est un travail quasi quotidien. Sachez aussi, que les arbres ou plantes en pots sont une volonté de Le Nôtre afin de pouvoir changer quotidiennement l’ornementation des bosquets et des allées.
Il a fallu créer une fabrique de faux-vrais rochers pour ériger le bosquet des Bains d’Apollon. Car cet éperon rocheux est bien en pierre, mais en pierres taillées pour obtenir la forme voulue.
Ce bosquet est aussi le seul à avoir un jardin à l’anglaise.
Ce style laisse place végétation en apparence non domestiquée donnant une impression naturelle. Le Parc des Buttes Chaumont en est un parfait exemple.
Notre visite aura aussi permis aux touristes du jour de profiter gracieusement ces mises en eau des bassins. #Cool
Si vous aimez les Grandes Eaux Musicales, prenez alors sans attendre vos billets pour la version nocturne ! Pour une autre ambiance et un autre kiff.
Les Grandes Eaux Musicales
les samedis et dimanches du 31 mars au 28 octobre
les mardis du 22 mai au 26 juin et vendredis 30 mars, mardi 8 mai, jeudi 10 mai et mercredi 15 août
Les Jardins Musicaux les mardis du 27 mars au 15 mai (sauf le 1er mai) puis du 3 juillet au 30 octobre
les vendredis du 6 avril au 26 octobre
Horaires : Ouverture des bosquets de 9h à 19h. Mise en musique de 10h à 19h.
Mise en eau du Bassin de Neptune : samedi et dimanche, toutes les 15 minutes de 10h à 17h, puis de 17h45 à 19h
les mardis et vendredis, toutes les 15 minutes de 10h à 19h
Mise en eau du Bassin du Miroir : toutes les 10 minutes de 10h à 19h Mise en eau du Bosquet du Théâtre d’Eau : toutes les 15 minutes de 10h à 19h
Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, c’est Josette qui a choisi le sujet : ambiance automnale.
La visite du Hameau de la Reine est impressionnante, car éloignée de la grandeur et des dorures du Château de Versailles.
Son charme discret est un vrai bonheur et les couleurs d’automne lui vont si bien.
Après avoir systématiquement et lâchement râté toutes les expositions monographiques à Versailles – de Jeff Koons à Xavier Veilhan, en passant par Takashi Murakami et Bernar Venet – la fine équipe a attendu qu’une femme expose en ces lieux, pour enfin célébrer l’union de l’art contemporain avec l’histoire de France.
Force est de constater que la rencontre avec l’œuvre de Joana Vasconcelos est loin d’être anecdotique, surtout quand vous avez pris le temps d’oublier tout ce que la presse avait choisi de vous présenter.
Armé de votre seule patience pour affronter la foule, le visiteur venu pour les installations de l’artiste portugaise est à contre-courant des touristes qui l’entourent. Il ne s’arrête pas sur les premières salles relevant de l’histoire du lieu, ignorent certaines toiles anciennes pour ne chercher que le Saint-Grall.
Première confrontation : un cœur en suspension à l’entrée de la Galerie des Glaces. Alors que pour certains la simple vue de ce corridor fait de dorures enthousiasme, le spectacle de Corrazon noir d’un côté et rouge de l’autre offre un instant de contemplation à l’écart car le regard porté par les hauteurs.
Entre les deux cœurs, une paire de chaussures à talon composée de casseroles amuse. D’autant qu’elle rappelle l’affection de l’artiste indien Subodh Gupta pour les ustensiles de cuisine.
Après un couple de homards plutôt anecdotique, une vision impressionne la cornée : la salle de gardes accueillant deux statues de lion – les gardes – recouvertes de dentelle. L’imposant dialogue de ces deux bêtes silencieuses pousse à la contemplation discrète.
Un peu plus loin plus loin, revers d’une tapisserie. La lumière qui la frappe offre un troublant jeu de couleurs. Plus marquant encore que la dernière vision en bout de parcours.
Jeux de suspensions dans les salles où trois œuvres monumentales faites de tissus se succèdent. La lumière de la verrière au-dessus irradie les prises de vue. Le jeu de volumes, de couleurs rappellerait des tentures d’apparat, des textures d’un autre siècle, celui de Louis XIV.
Trouble face à toute recherche de sens. Le spectacle est avant toute chose ascensionnel, l’hélicoptère à plumes en est la preuve ultime.