Le Centre national des arts du cirque (CNAC) est de retour à la Villette avec les élèves de la 23e promotion.
Et le jeune cirque français prend des airs de Skins, série britannique radiographiant la jeunesse du XXIe siècle.
Course effrénée contre-la-montre, corps qui se frôlent et se provoquent, un french kiss entre filles et des meubles qui partent en vrille sont au programme de This is the end.
Pas plus tard que ce vendredi, nous pensions encore qu’un spectacle de cirque contemporain sans québécois n’avait point de salut. Après avoir assisté aux dernières créations de la compagnie Les 7 doigts de la main à la Grande Halle de la villette (Psy et La vie) et du Cirque Eloize au Théâtre de Chaillot avec ID, le constat était sans appel au sujet de la supériorité du continent canadien sur nous autres.
C’était juste avant d’assister au spectacle à l’affiche depuis le 18 janvier à l’espace Chapitaux de la Villette.
Depuis, l’équipe ne s’est pas remise du choc opéré devant ses yeux.
Passage en revue des réjouissances.
Après un premier tour de piste immobile, sur plateau mouvant, offrant un premier échange visuel avec les spectateurs, la jeune troupe nous embarque dans un furieux trip de jouvence.
Les trouvailles de mise en scène orchestrée par David Bobee, de la Compagnie Rictus, bluffent plus d’une fois. Comme cette séquence de lévitation sublime, meubles du décor et acrobates suspendus. Même la partie jonglage – tant redoutée car souvent barbante – étonne ici par la bande-son déstructurée qui l’accompagne. On entend les interrogations métaphysiques de Clément: “suis-je fou parce que je jongle ou jongleur parce que je suis fou?”
La création est enrichie par la mise en avant des parcours de chacun composant une troupe en totale connexion. L’immersion dans la bande est plus forte encore à l’écoute de leurs mots de jeunes adultes en introduction ou en contrepoint de leur numéro. Ici des doutes sur l’avenir, là le récit de voyages depuis le pays d’origine ou encore l’état du monde.
L’émotion qui coule doucement de la bascule coréenne pourra vous tirer quelques larmes d’euphorie. La fougue juvénile est portée en grâce. En effet, le trio composé de Jérôme, Remi et Amaïa où l’élan n’est pas celui de compétition mais de l’encouragement pour le dépassement de son partenaire.
Souvenirs, Souvenirs. Les spectateurs de la Clique à Bobino apprécieront l’hommage de Kasper à un numéro de charme ayant pour point de départ une baignoire. Moins érotique que l’originale, cette chorégraphie en maillot de bain et dans les airs se fait poétique, voire désenchantée, comme si le poids de la vie était déjà trop lourde à encaisser pour le jeune athlète.
Il n’aura jamais été aussi urgent de prendre une réelle claque en public.
This is the end
Au Parc de la Villette jusqu’au 12 février 2012
Du mercredi au dimanche
3 réflexions sur « THIS IS THE END – le spectacle euphorisant de la 23e promotion du Centre national des arts du cirque à la Villette »