Thomas Schütte est un des rares artistes contemporains à ne pas aimer les musées ! C’est donc tout naturellement qu’il a accepté l’invitation de la Monnaie de Paris.
Nous ne connaissions pas l’artiste allemand avant de visiter l’exposition Trois Actes, sa première rétrospective parisienne.
Nous sommes allés d’étonnement en étonnement tout au long du parcours qui nous conduit des cours extérieures aux cimaises de l’institution.
Pourquoi Thomas Schütte nous plait autant ?
Tout d’abord, Thomas Schütte laisse une ouverture totale d’interprétation de ses œuvres par le public. Chacun, chacune peut se donner à cœur joie pour trouver la signification d’une sculpture.
Face à Vater Staat, un journaliste demande à l’artiste pourquoi cet homme représenté n’a pas de bras. L’intéressé répond qu’il n’a pas eu le temps de les faire. On frise le génie !
Alors que notre société est en quête de sens permanent, des artistes font de la résistance en ne répondant pas aux questions.
Il y a bien sûr de l’humour dans ce personnage d’origine allemande.
Ensuite, il s’intéresse autant aux stéréotypes masculins que féminins. Les hommes sont majoritairement représentés les pieds dans la boue. Les femmes sont tantôt lascives, tantôt détruites.
Et surprise, l’homme est aussi architecte. Il a réalisé plusieurs habitats pour une seule personne. Quelle bonne idée !
Fait rare, il a aussi conçu les plans de sa propre fondation à Hombroich, près de Düsseldorf. Et quand on apprend que le toit lui a été inspiré par un Pringles : on rit et on a une folle envie de prendre la route pour découvrir le bâtiment en vrai.
Thomas Schütte a réalisé une série de pièces sculptées avec du verre de Murano. Les têtes exposées sont éclatantes et jouent divinement avec la lumière.
Enfin, l’artiste est fasciné par la mort. Sa première œuvre présentée est une pierre tombale avec une date de mort imaginaire. Il était persuadé qu’il mourrait à l’âge de 42 ans et ne passerait pas le changement de millénaire. Raté ! Il a atteint les 64 ans.
Preuve que les artistes ne sont pas toujours prophètes.
Et preuve que Schütte pratique l’autodérision. Il aurait pu faire disparaitre cette œuvre, plutôt que de la présenter à nouveau au grand public.
Beaucoup d’autres pièces ponctuent le parcours Trois Actes à la Monnaie de Paris. Il suffit de prendre le temps de les contempler.
Thomas Schütte
exposition Trois Actes
jusqu’au 16 juin 2019
à la Monnaie de Paris
11 quai de Conti
75006 PARIS
Horaires :
du mardi au dimanche de 11h à 19h
nocturne le mercredi jusqu’à 21h